Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une entreprise de distribution de produits chimiques, une polymérisation exothermique d’un lot de 950 kg de styrène monomère (C8H8, produit volatil inflammable et toxique par inhalation) est détectée vers 8h30 dans un GRV grillagé de 1 000 l entreposé dans un hangar de 50 m². Sous l’effet de la montée en pression, les parois plastiques du GRV se fissurent et menacent d’éclater. L’exploitant déclenche son POI à 9 h et alerte les services de secours. L’appui d’un organisme spécialisé dans les situations d’urgence est sollicité pour déterminer les risques en cas d’éclatement du GRV. En prévision de cet éclatement, un périmètre de sécurité de 200 m est établi et les employés d’un site Seveso voisin sont mis en sécurité. Le GRV, dont la température a dépassé le seuil de polymérisation autoentretenue (95 °C), est arrosé par des lances à eau alimentée par des poteaux incendie pour le refroidir et abattre les vapeurs de produit émises qui atteignent 40 ppm dans le hangar. Un 2ème GRV de 1 000 l et un petit GRV de 100 l contenant du styrène venant du même lot sont évacués du local. Le petit GRV est laissé à l’air libre car son contenu est solide, la polymérisation s’étant achevée. Le 2ème GRV est placé dans une remorque routière frigorifique à – 15 °C pour être stabilisé, la réaction accidentelle étant à peine amorcée (t° produit à 25 °C). Un spécialiste de la société ayant fourni le styrène arrive sur les lieux. La police, le SAMU, l’inspection des IC et plusieurs représentants de la préfecture se sont également rendus sur le site. Les autorités tiennent une conférence de presse et diffusent plusieurs communiqués. Les eaux de refroidissement ont été collectées dans les bassins de rétentions du site industriel voisin et ne présentent pas de traces de pollution. L’exploitant assure la surveillance pendant la nuit. Le GRV accidenté finit de polymériser sous contrôle les 2 jours suivants, tout en étant arrosé pendant 3 jours jusqu’à disparition des « coeurs chauds ». Son contenu solide est ensuite évacué vers un centre agrée pour être broyé en tant que déchet. Le 2ème GRV, où le produit est encore à l’état liquide, est évacué le lendemain dans sa remorque frigorifique vers un centre d’élimination des déchets dangereux. Selon le fournisseur, des conditions de stockage inadaptées des 3 GRV sont à l’origine de cette polymérisation accidentelle, le produit ayant été livré 5 mois avant l’accident n’était pas périmé. Même en présence d’inhibiteur, la polymérisation du styrène est catalysée par la chaleur et la lumière : le styrène doit donc être stocké au frais dans des récipients opaques, la température de stockage devant être contrôlée régulièrement.