Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le chauffeur d’un camion-citerne reçoit des projections d’acide lors de la rupture du raccord en polyéthylène d’un flexible de dépotage dans une sucrerie. A son arrivée à 8h12 et après avoir reçu un protocole de sécurité sur le dépotage en vrac acide chlorhydrique à 33 %, le chauffeur s’équipe des EPI requis (combinaison avec capuche et gants anti-acide + masque complet respiratoire). Un montage est réalisé pour raccorder le flexible à la tuyauterie de dépotage (DN50) par le biais de réductions et raccords pompiers. Il est 9h30 quand le chauffeur commence à dépoter en comprimant sa citerne à 800 mbar. Ce dernier et l’employé qui l’accompagne s’aperçoivent que le flexible exerce des contraintes trop importantes sur le raccord fileté du tuyau fixe de dépotage. L’employé décide alors de récupérer un trépied dans un bâtiment voisin pour maintenir le flexible. Lorsque le raccord lâche (2 filets du raccord endommagés), le chauffeur qui se trouve à l’avant du camion, en fait le tour pour arriver à l’arrière et reçoit quelques projections d’acide au niveau de la jonction entre le masque et la combinaison. L’employé conduit le chauffeur sous la douche de sécurité située à proximité, puis équipé lui aussi d’EPI, il arrête le dépotage. Vers 10 h, les secours internes arrosent la zone de dépotage à l’aide de 2 lances pendant 1 h. Le chauffeur est conduit sous une douche tempérée avec pulvérisation de diphotérine jusqu’à l’arrivée des pompiers vers 10h30, puis transféré à l’hôpital vers 11 h. Brûlé superficiellement (1er et 2ème degré), il en sort à 12h30 avec un arrêt de travail d’une semaine. La zone de dépotage est balisée et cadenassée vers 11h30. Un nouveau chauffeur arrive à 12h45 avec les responsables de la société de livraison. La quantité d’acide dépotée est estimée à 4 250 l dont 2 000 dans la cuve. Les 2 250 restants qui se sont échappés sont dirigés dans les bassins de confinement via le réseau d’assainissement du site.

Les dépotages dans cette zone sont provisoirement suspendus dans l’attente d’une analyse approfondie des causes de l’incident. Il s’avère que le montage du tuyau fixe de dépotage et sa hauteur ne sont pas adaptés pour supporter le poids d’un flexible de dépotage DN80 avec réductions.

Différentes actions correctives sont prévues : l’exploitant de la sucrerie doit remplacer le raccord et installer un carter pour le protéger ; le transporteur doit, quant à lui, sensibiliser les opérateurs au dépotage en refoulement et à l’utilisation des réductions. Un rappel concernant le port des EPI est également prévu.