Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Des particuliers signalent des odeurs d’œuf pourri et de gaz vers 21 h. Les pompiers effectuent des mesures dans le réseau d’assainissement et détectent d’importantes quantités de sulfure d’hydrogène (H2S). Ils remontent jusqu’aux bassins de lagunage d’un centre d’enfouissement de déchets (CET), qui servent à pré-traiter les lixiviats des casiers d’enfouissement avant rejet dans le réseau d’assainissement pour traitement dans la station d’épuration communale (STEP).

Un périmètre de sécurité interrompant la circulation à proximité du site est mis en place. Le cadre d’astreinte de l’exploitant, prévenu par les pompiers vers 22h30, intervient et stoppe la pompe de relevage des lixiviats vers 23 h. Les odeurs disparaissent progressivement après arrêt des rejets dans le réseau d’assainissement et l’évacuation des riverains est évitée. Le périmètre de sécurité est levé à 1h30. Les fortes précipitations entraînant une production importante de lixiviats dans le casier en exploitation, le pompage est relancé dans la matinée puis arrêté à 14 h à la suite de nouvelles émanations. L’exploitant diffuse un communiqué de presse et l’inspection des installations classées est informée.

La pompe de relevage des lixiviats s’est arrêtée le 18/05 à cause d’un dysfonctionnement sur la sonde piézométrique et son boîtier de contrôle. Une alarme s’est déclenchée pendant la nuit et a été acquittée sans qu’aucune suite ne soit donnée. Le contrôle de l’équipement le lendemain ne permet pas de détecter la panne. Le non-fonctionnement de la pompe est découvert par l’encadrement le 27/05 après analyse du relevé des heures de fonctionnement de la pompe. Le fournisseur de la pompe intervient en urgence le 29/05. La remise en marche de la pompe entraîne alors l’envoi des lixiviats fortement chargés en H2S accumulés depuis 1 semaine.

Des facteurs aggravants auraient contribués à la génération de grandes quantités de lixiviats fortement chargés :

  • de fortes pluies les jours précédents,
  • la réception de boues de STEP présentant d’importantes teneurs en sulfates. Ces dernières ont pu produire d’importantes quantités d’H2S qui a pu être coincé par les couches de mâchefers et de terres dépolluées utilisées pour la couverture temporaire du casier. L’exploitant réalise des prélèvements pour analyse.
  • un casier qui n’était plus sous dépression. Le système de captation du biogaz avait été modifié quelques semaines plus tôt pour limiter ses teneurs en oxygène et H2S et favoriser sa teneur en méthane afin de le valoriser en production d’électricité (plutôt que de le brûler par une torchère). Les moteurs étant arrêtés et la torchère fonctionnant au ralenti sur la période ont pu favoriser la forte teneur en H2S des lixiviats.
  • la présence de grandes quantités de boues dans le 1er bassin d’aération.

L’inspection constate également des dysfonctionnements organisationnels qui n’ont pas permis la détection et la gestion en amont de l’événement. La STEP ne pouvant traiter les lixiviats fortement chargés car elle ne dispose pas de traitement efficace pour les odeurs, l’exploitant s’engage à neutraliser les lixiviats avec du lait de chaux et/ou à les faire évacuer vers des installations de traitement dédiées. Il effectue un curage du bassin d’aération des lixiviats et programme, dans le cadre de la fin d’exploitation du casier et de sa couverture, une reprise de l’ensemble des digues de réhausse avec reprofilage pour agir sur des fuites de biogaz constatées en marge de l’événement.