Pollution
Humain
Environnement
Economique

Cinq wagons-citernes d’acrylonitrile et un de butadiène appartenant à un convoi de 13 wagons déraillent à 2 h. De l’acrylonitrile s’enflamme sur plusieurs centaines de mètres et dégage une épaisse fumée. Un riverain meurt intoxiqué et une maison est détruite. Les industriels belges de la chimie offrent leur assistance aux autorités via le protocole Belintra : mise à disposition d’engins de lutte contre l’incendie, produits neutralisants, appareils de mesure ainsi que de moyens d’expertise.

2 000 personnes sont évacuées dans un rayon de 500 m, 391 riverains et 6 pompiers sont hospitalisés : parmi eux, 17 riverains intoxiqués dont 2 gravement (plus de 2 jours d’hospitalisation). Les habitants réintègrent leur logement le 6/05 avec pour consigne de ventiler les locaux et laisser couler les robinets pour évacuer la pollution, mais 200 sont réévacués après détection d’acrylonitrile dans un bras d’égout inconnu de la municipalité. 50 personnes habitant à moins de 50 m de l’accident et 120 riverains d’un puits contaminé (concentration 660 ppm) ne retournent chez eux que le 22/05.

Après sécurisation, un wagon d’acrylonitrile est relevé en charge, 4 sont dépotés et le butadiène est torché sur place. Les 6 wagons sont évacués le 13/05. Selon le gestionnaire d’infrastructure, 350 m de voie sont détruits et les dommages dépassent 3,5 Meuros.

Le volume d’eau d’extinction excédant la capacité de la station d’épuration (STEP) communale est d’abord rejeté le 5/05 dans l’ESCAUT après dilution sous le seuil de risque sanitaire, et ensuite pris en charge par des bateaux-citernes. La STEP est fonctionnelle après neutralisation au bisulfite de sodium le 17/05. L’installation de 8 piézomètres le 12/05 révèle une forte pollution des sols à 10 m de profondeur, ainsi que des eaux souterraines.

Une étude épidémiologique (prélèvements de sang et d’urine) est lancée le 19/05 par la branche santé publique du service public fédéral sur 4 groupes (admis à l’hôpital, services de secours, habitants dans rayon 250 m, habitants au-delà) totalisant 1 000 personnes. Des collectes de sang et d’urine distinctes sont réalisées par la Croix Rouge en préparation d’une procédure judiciaire.

Les premiers éléments de l’enquête relèvent une vitesse de 87 km/h contre 40 autorisés dans une zone d’aiguillages. La presse fait état de questionnements sur la traversée urbaine des trains de matières dangereuses MD et l’efficacité des plans de secours, plusieurs maisons situées en zone évacuée n’ayant été visitées pour y chercher des victimes que plusieurs jours après l’accident.