Un feu se déclare vers 8h10 sur la chaudière à vapeur d’une usine chimique classée Seveso. Les 5 pompiers internes de permanence maîtrisent le sinistre en 10 min avant l’arrivée des pompiers publics qui, alertés par des riverains, sont sur site vers 8h45. Le voisinage observe une fumée noire au-dessus de l’usine pendant 10 min, durée de déclenchement du POI pendant lequel le trafic ferroviaire est momentanément interrompu. Le sous-préfet se rend sur le site vers 11 h.

Une fuite d’huile à 40 °C / 13 bar au niveau d’un fond conique (diamètre 6 mm) dans lequel est monté une sonde de température est à l’origine de l’incident. A la suite du desserrage d’un presse-étoupe, la sonde a été éjectée à l’extérieur de son logement, créant une fuite alimentée d’huile. Un aérosol s’est formé et s’est enflammé au contact d’électricité statique ou de surfaces chaudes avoisinantes (tuyauterie vapeur à 450 °C). L’arrêt d’urgence de la pompe du circuit huile de la chaudière provoque le démarrage de la pompe de lubrification de sécurité ultime, dont la pression de refoulement à 3 bar contribue à alimenter la fuite enflammée. La quantité d’huile brûlée est estimée à 2 750 l. Les dommages matériels (câbles, soupapes) entraînent l’arrêt de l’usine pendant 10 jours.

L’analyse de l’accident montre que la sonde n’était maintenue en place que par la déformation d’une rondelle de PTFE, obtenue par le serrage de la rondelle dans le fond conique au moyen d’un fouloir. Sur des circuits en pression, ce montage, souvent rencontré sur des skids déjà assemblés, est susceptible de se desserrer dans le temps et doit être vérifié régulièrement. De plus, les bonnes pratiques de montage sur ce type de circuit recommandent d’utiliser un montage type “doigt de gant” permettant d’isoler le corps de la sonde du fluide sous pression. Cet accident rappelle aussi que même si l’huile n’est pas un liquide inflammable, elle reste un liquide combustible et qu’il convient de vérifier régulièrement l’étanchéité des circuits d’huile.