Un épandage de blé se produit vers 15 h à la suite de la rupture de la paroi métallique d’une cellule d’un silo palplanche de 13 790 m³, durant un transilage sur elle-même. Jusqu’à 16 h, 200 t de grains s’écoulent entre le bâtiment et la clôture périphérique du site. Le blé est récupéré, mais 20 t sont éliminées dans une filière de compostage. Le silo construit en 1976 se compose de 24 cellules verticales, ouvertes en partie supérieure, d’une capacité unitaire de 420 t (560 m³) et d’une hauteur de 22 m. L’inspection des installations classées effectue une enquête le 25/01 et constate que des réparations ou des renforcements des parois extérieures de 3 autres cellules ont été effectués à la suite d’accidents similaires. L’inspection relève : l’absence de déclaration de l’accident et des autres événements, des distances d’isolement par rapport aux locaux administratifs non respectées, un empoussièrement excessif de la galerie sur cellules, un manque de contrôle périodique de la structure du silo et une absence de dispositif de détection de déport de bande sur le transporteur dans la galerie sur cellules. Un arrêté de mise en demeure impose la mise en conformité des installations. Un arrêté de mesures d’urgence prescrit : la mise en place d’un périmètre de sécurité pour interdire l’accès aux zones concernées par des risques d’ensevelissement, l’interdiction de nouveaux ensilages en attente de la mise en sécurité des installations et un contrôle de la stabilité de la structure du silo par un organisme compétent. A la suite de l’accident, l’exploitant prévoit la mise en place d’un suivi du vieillissement des structures des silos sur l’ensemble de ses sites.

Un organisme effectue une expertise des capacités de stockage qui révèle des défauts de conception et de construction. Ainsi, les poteaux d’angle des cellules constitués de fers plats verticaux soudés n’ont pas de raidisseurs ou diaphragmes à l’intérieur empêchant la déformation en parallélogramme de la section, l’assemblage soudé des fers plats ne comporte pas de couvre-joints de renforcement et la qualité des soudures est insuffisante (soudures non-pénétrantes). La dissymétrie de chargement des cellules (capacités pleine et vide côte à côte), inéluctable durant l’exploitation du silo, accentue le phénomène de déformation. Cet organisme propose la reprise des soudures mal réalisées ou fissurées, la mise en place de raidisseurs pour les cellules de rives et le remplissage avec du béton des poteaux des cellules centrales.

En novembre 2014, l’expertise d’un silo construit la même année et de la même façon que celui-ci est rendue. Le rapport relève que dans le cas de cellules chargées dissymétriquement, les poteaux d’angle des cellules se déforment en parallélogrammes. Il apparait que ces poteaux ne sont pas raidis intérieurement. Les déformations augmentent la fatigue des soudures internes. Il apparait également que ces soudures sont de mauvaise qualité. Il est proposé de renforcer les poteaux en reprenant les soudures internes sur toute la hauteur puis d’effectuer un remplissage avec du béton.