Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors d’un dépotage en fin de journée dans une laiterie, le livreur déverse accidentellement 10 000 l d’acide (phosphorique et nitrique) dans une cuve double paroi en polyéthylène contenant 1 000 l de lessive de soude et 5 000 l de soude dans une cuve contenant 4 000 l d’acide phosphorique. Les employés découvrent l’erreur le lendemain à 5 h en constatant un dégagement important de vapeurs nitreuses (NO2 : dioxyde d’azote, couleur orangée) provenant du 1er mélange.

Les secours évacuent 12 employés, établissent un périmètre de sécurité et arrosent la cuve non conçue pour résister à plus de 70 °C. Cependant, la réaction ne semble pas exothermique. Le dégagement de NO2 important contraint les secours à intervenir sous scaphandre, les sondes NO installées à proximité sont saturées. Les eaux d’extinction sont dirigées vers un bassin d’orage se déversant vers un étang : la vanne de confinement vers le milieu extérieur est fermée, limitant le risque de pollution. La partie usine du site est stoppée, mais la fromagerie reste en fonctionnement. Un élu se rend sur place.

L’inspection des IC décide avec les secours de laisser la réaction se terminer tout en surveillant le dégagement et en arrosant la cuve. Le 17/01, la réaction étant pratiquement terminée, l’activité du site reprend et l’exploitant dépote les cuves. Les effluents, considérés comme déchets, seront évacués comme tels.

Ces produits chimiques sont utilisés pour nettoyer les cuves de la laiterie. L’inspection des IC relève l’absence de détrompeur sur les canalisations de dépotage et demande à l’exploitant de définir les mesures à prendre pour éviter le renouvellement de ce type d’accident, ainsi que d’étudier le changement du type de cuve double paroi ne facilitant pas le refroidissement externe et ne garantissant pas son intégrité en cas de rupture interne.