Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Dans une usine de chimie organique classée Seveso, un ouvrier sous-traitant effectue depuis 30 min, sur un escabeau, une soudure sur une tuyauterie à 2 m de haut. Réalisée avec un poste de soudure TIG (tungstène inerte gaz), l’intervention consiste à relier une tuyauterie destinée à l’inertage d’une cuve de stockage temporaire de solvants à la tuyauterie d’alimentation en azote de l’usine. La soudure est effectuée après un rapide balayage à l’azote (N2) réalisé par l’ouvrier. Quelques secondes après la fin de l’opération, l’ouvrier descendu de l’escabeau et quittant la zone, la cuve en polypropylène de 10 m³ éclate à 16h45. Son tampon projeté défonce le toit du hangar abritant les cuves de stockage. L’ouvrier et 2 autres intervenants proches ne sont pas blessés. Un capteur de niveau installé sur le tampon de la cuve est éjecté sur le toit et retombe au sol. Le trou d’homme, le piquage de remplissage et la soupape de dépression sont aussi retrouvés sur le toit du hangar. L’inspection des installations classées est informée.

La cuve endommagée, dégazée, était vide depuis 3 mois. L’intégrité de la tuyauterie accidentée avait été vérifiée préalablement par un test à l’eau. L’absence de traces de combustion et le fait que seul le réservoir accidenté puisse recevoir de l’azote le jour de l’accident (vanne d’isolement restée ouverte) conduit à envisager l’hypothèse d’une explosion pneumatique. En effet, bien que réglé à 30 mbar (seuil de résistance de la cuve), le détendeur d’azote pouvait fournir une pression maximale de 37 mbar et son bon fonctionnement n’était pas garanti. Par contre, le pressostat de la cuve retrouvé au sol indique une pression de 27 mbar. L’accident pourrait résulter d’une dilatation rapide de l’azote réchauffé lors de son passage dans la portion de tuyauterie proche de la soudure (la soudure au TIG atteint 1 000 °C), mais le niveau de la garde hydraulique de la cuve n’a pas varié ; ce dernier aurait effectivement dû augmenter et déborder dans le cas d’une hausse de pression. L’opération de maintenance avait fait l’objet d’un permis de travail avec permis de feu pour les phases de soudage. Elle faisait partie d’un programme d’optimisation de l’installation réalisé en mode expérimental, pour limiter les risques de reflux de produit des cuves dans le réseau d’inertage et à identifier les points de déperdition d’azote dans ce réseau. Le choix de ce mode permettait de pouvoir réaliser des investigations au fur et à mesure de l’avancée des tests et réaliser les travaux en fonction des constats. Le programme est suspendu jusqu’à la détermination des causes de l’accident. L’analyse des dangers potentiels était essentiellement centrée sur le risque lié à la présence de solvants pétroliers. En plus du défaut d’isolement de la cuve, l’inspection des IC note que les travaux n’ont pas été traités dans le cadre du SGS (procédure de maintenance des installations) et présentaient une analyse des risques insuffisante (risque de mise en surpression ou dépression des équipements). En 5 mois, c’est le 3ème accident survenu sur le site et le 2ème lié à des travaux effectués par des sociétés extérieures.