Lors d’essais du moteur d’une voiture dans un des bâtiments d’un centre d’études et de recherches d’un constructeur automobile, un opérateur constate vers 7h45 la présence d’une “brume” diffuse de couleur blanche dans le banc à rouleaux. Soupçonnant que le manchon d’échappement se consume, il arrête le test en cours et, constatant un départ de feu sous le véhicule, quitte le local. Simultanément la détection de flammes déclenche l’alarme qui alerte les pompiers internes et l’opérateur en salle de commande du banc qui voit alors les flammes. Il actionne l’arrêt d’urgence entraînant la coupure des énergies. L’extinction par CO2 est activée puis, des flammes subsistant, le système d’extinction par sprinkler à eau est déclenché ; une partie du personnel du bâtiment impliqué et d’un autre voisin est évacuée. Quelques minutes plus tard, l’incendie semblant éteint le réseau sprinkler est arrêté et le désenfumage du local est mis en route. Une reprise de feu est détectée vers 8h30, le réseau d’extinction est réactivé et les secours publics sont alertés. Par précaution, la totalité des salariés de 3 bâtiments sont évacués. Les pompiers maîtrisent le sinistre vers 9 h avec une lance à mousse. Des travaux de déblaiement sont effectués. L’intervention des secours s’achève à 12 h. Une entreprise spécialisée traite les 6,5 t d’eaux d’extinction collectées dans la fosse du banc d’essais ; 3 tonnes de déchets liquides provenant du nettoyage des 5 décanteurs séparateurs d’hydrocarbures du site sont également éliminées par un sous-traitant. Le véhicule est détruit et le banc d’essai est endommagé ; les tests planifiés sur ce dernier sont annulés, reportés ou transférés. Selon l’exploitant et l’expert d’assurance, une fuite de gaz d’échappement ou d’huile au niveau du turbo de la voiture pourrait être à l’origine de l’accident. L’extinction au CO² sans doute insuffisante du fait de l’absence de mise en place d’une buse de diffusion de la température du moteur (refroidissement insuffisant de celui-ci) et le maintien en fonctionnement de ce dernier après le départ de feu ont favorisé le développement de l’incendie. L’exploitant effectue un rappel des conditions de tests sur les bancs à rouleaux et prévoit : une étude des moyens à mettre en place pour asservir l’arrêt du véhicule (coupure énergie et carburant) à la détection ou l’extinction d’un incendie, une réévaluation des risques afin de prendre en compte les évolutions des conditions d’essais et certaines configurations des véhicules, l’affichage d’un document descriptif des éléments testés et de leur dangerosité (carburants, batteries hybrides, gaz de climatisation…) sur le pupitre de commande.