Dans un centre de recherche exerçant des activités de pyrométallurgie pour mettre au point ou améliorer des procédés d’élaboration des métaux, un débordement de laitier se produit vers 7 h lors de la coulée en poche durant un pilote de déphosphoration de minerai de manganèse. Le laitier en fusion (1 200 °C) se déverse dans un caniveau technique et enflamme les gaines plastiques de câbles d’instrumentation ainsi que la graisse de la chaîne de traction du chariot des poches. Les 4 opérateurs interrompent les alimentations en énergie des installations et évacuent la passerelle de coulée. Les secours publics éteignent l’incendie en 1h30 avec 2 extincteurs à poudre de 50 kg de l’établissement. Les essais reprennent vers 20 h après remise en état des matériels.

Selon l’exploitant, un problème de process avait été constaté depuis 36 h : formation de “banquettes” (couche solide et dure) sur le dessus du bain de métal. Les opérateurs s’apprêtaient à boucher le trou de coulée lorsque le volume et débit du jet ont brusquement augmenté. Les 3 tentatives de bouchage ayant été vaines, la poche a débordé son volume s’étant alors révélé insuffisant. Le décrochement d’une “banquette” dans le four électrique entraînant une pression sur le bain de liquide en fusion est une hypothèse évoquée.

A la suite de l’incident, plusieurs mesures organisationnelles et techniques sont prévues : rédaction d’une procédure pour mieux maîtriser le procédé (“revenir à un régime stationnaire en cas de dysfonctionnement”), mise en place d’une rétention en cas de débordement, suppression des câbles en dessous des poches de coulées et goulottes, amélioration de la formation des opérateurs et chefs de poste sur les incidents de fonctionnement. Un moyen de bouchage d’urgence du trou de coulée et de nouveaux paramètres de suivi du four de fusion est également étudié.