Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une aciérie, 2 employés sont asphyxiés vers 8h30 lors du contrôle d’une cuve dans une nouvelle installation d’affinage en essais. Le personnel de la zone est évacué et l’activité du site est interrompue. Les autorités préfectorales et judiciaires, des élus et les inspections des IC et du travail se rendent sur place.

Cette cuve sert de support à des poches d’affinage pouvant contenir 6 à 15 t de métal en fusion suivant le type de coulée. D’un diamètre de 4 m et d’une profondeur de 3 m, elle est revêtue en partie basse de réfractaires sur 1 m de hauteur. La 1ére victime, un sous-traitant de 62 ans spécialisé dans les réfractaires, était descendu dans la cuve pour un contrôle métrologique (mesure du taux d’humidité). La 2ème est un opérateur de 41 ans qui décède en tentant de porter secours à la 1ère victime après avoir donné l’alerte.

Les pompiers mesurent dans la cuve une concentration de 2 % d’oxygène (O2) à la sortie d’une buse raccordée à une pompe à vide, de 14 % au fond de la capacité et de 20 % (normal) à son bord supérieur. Compte tenu du faible taux d’O2 relevé vers la buse à 1,5 m du fond de la cuve, les premières hypothèses envisagées font état d’une arrivée de gaz inerte par cette dernière ; l’argon utilisé pour brasser le métal en fusion est suspecté. Le responsable sécurité / environnement de l’usine précise que le gaz aurait pu arriver dans la cuve à la suite d’un phénomène de dépression entre celle-ci et la seconde installation identique implantée en parallèle, hermétiquement fermée et à l’arrêt depuis le début de la semaine. Les autopsies confirmeront que l’argon est à l’origine des décès. L’inspection des IC demande à l’exploitant de réexaminer les procédures de fonctionnement en mode dégradé, d’établir celles des phases de chantier et de munir les opérateurs d’oxygénomètres. Une information judiciaire est ouverte le 23/11 par le parquet de Nevers pour homicide involontaire.

Par ailleurs, 2 explosions sans lien établi avec l’accident se sont produites lors d’essais les 16/10 et 07/11. Un organisme tiers, après une visite sur site le 16/11, évoque l’hypothèse que les briques réfractaires portées à haute température pourraient être à l’origine de dégagements de fumées combustibles susceptibles de s’enflammer.