Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, une émission à l’atmosphère de 2 t d’ortho-nitroanisol, de 5,5 t de méthanol, de 0,2 t de soude et de 0,1 t d’orthochlorobenzène se produit vers 4h15 par des soupapes de sécurité à la suite de la montée en pression d’un réacteur. Un aérosol, poussé par le vent, dérive sur la ville. L’usine, les berges du MAIN et la banlieue de Francfort (située sur l’autre berge de la rivière) sont polluées par des retombées de produits chimiques formant un dépôt collant jaune-brun. Plusieurs personnes souffrent de difficultés respiratoires et de démangeaisons. De nombreux dysfonctionnements sont constatés lors de la gestion de la crise post-accidentelle ; 4 à 5 jours seront nécessaires à l’entreprise pour décider et coordonner un programme d’action efficace de nettoyage (décapage du terrain ou grattage et remplacement du bitume, élimination de la végétation…) dont les coûts s’élèveront à 50 MF. Après un contrôle, un opérateur oublie de remettre en service l’agitateur du réacteur chauffé à 95°C alors qu’un 2eme réactif est introduit. Après un 2eme contrôle à l’issue du délai prévu dans le mode opératoire, l’aspect visuel de l’échantillon prélevé ne correspond pas aux spécifications attendues. L’agent de maîtrise donne l’ordre de refroidir le réacteur. L’opérateur exécute cet ordre, remarque l’agitateur à l’arrêt et le remet en marche, ce qui déclenche un emballement de la réaction : pression et température s’élèvent brutalement dans le réacteur (9 à 16 bar / 95 à 155 °C), entraînant l’ouverture des soupapes de l’appareil. Les études réalisées sur le procédé ont sous-estimé les dangers liés à cette fabrication : Les caractéristiques de certains produits sont connues depuis peu de temps (cancérogénéité de l’o-nitroanisole, etc.). L’installation manque d’asservissements (agitateur, etc.). Les appareillages sont protégés des surpressions par des dispositifs de sécurité insuffisamment collectés (rejet canalisé au toit, etc.). Les consignes et les modes opératoires ne prenaient certainement pas suffisamment en compte la sensibilité du procédé (réaction fortement exothermique, etc.).Cet accident et d’autres accidents (ARIA 4374 et 4467) ou incidents les semaines suivantes dans la société et ses filiales sont à l’origine d’un vaste programme de contrôle de la sécurité des installations chimiques installées en HESSE.