Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un agent de surveillance d’un dépôt d’hydrocarbures classé Seveso repère un important écoulement de pétrole brut dans 2 cuvettes de rétention à 10h30. La fuite se situe au niveau d’un drain d’évacuation des eaux de pluies du toit, passant à l’intérieur du bac. Initialement déversé dans une première cuvette, l’essentiel du produit a migré (via un drain naturel souterrain ?) vers une seconde en contrebas. L’alarme de rejet ne s’est déclenchée dans aucune des 2 rétentions, malgré la présence de détecteurs d’hydrocarbures dans chaque cuvette. L’opérateur ferme la vanne en pied de drain et donne l’alerte. Après contrôle de la LIE et de l’absence de H2S, les équipes internes de pompiers récupèrent une partie du produit dans la rétention, mais celle-ci n’est pas étanche. Sur les 100 m³ rejetés, 3 se sont infiltrés dans le sol.

Informée dans la matinée, l’inspection des installations classées se rend sur place le lendemain. L’exploitant lui présente une consigne d’exploitation qui ne figurait pas dans les procédures remises à l’administration.

Après analyse des détecteurs d’hydrocarbures, il s’avère qu’en hiver, la présence de glace génère une intensité de courant similaire à celle observée en cas de présence d’hydrocarbure. Ces détecteurs étant considérés comme des mesures de maîtrise du risque instrumentées (MMRI) dans l’étude de dangers, une étude technique sur leur fiabilité ainsi que des mesures compensatoires immédiates pour pallier leur défaillance sont exigées.

L’exploitant est mis en demeure par arrêté préfectoral de réaliser un diagnostic de l’état des milieux et de mettre au point un plan de gestion de la pollution intégrant une analyse des coûts et des avantages dans un délai de 3 mois. Il doit également proposer un échéancier pour les travaux d’étanchéité des cuvettes.

La fuite découle de la rupture d’un bras articulé remplacé en 2010 et équipant un drain de toit. L’ensemble des bras articulés du site sont remplacés par un produit de marque différente. De nouveaux détecteurs insensibles au gel et à sécurité positive sont mis en place (mesure de conductivité électrique et non plus de l’absorption d’énergie électromagnétique)

3 campagnes de prélèvements en novembre et décembre 2012 dans les piézomètres du site ne révèlent aucune pollution. Le bureau d’études mandaté pour le diagnostic environnemental conclut au blocage de la migration verticale du produit par la présence de divers horizons argileux sous la cuvette endommagée. 920 m³ (1 500 t) de terres souillées sont excavées en fond de cuvette entre le 12/03 et le 19/04/2013. La teneur des matériaux restant en fond de fouille à l’issue de l’opération est inférieure à 800 mg/kg de masse sèche.