Pollution
Humain
Environnement
Economique

Les services techniques de la ville alertent l’inspection des installations classées (IIC) d’un rejet d’eau dans le bief du Colombier ayant une odeur persistante d’hydrocarbures. Les investigations découvrent plusieurs sources potentielles de pollution dans la station-service d’un supermarché : un défaut d’étanchéité d’un raccord sur une canalisation d’emplissage d’un compartiment de gazole d’un réservoir (réparé par l’exploitant antérieurement à la visite de l’IIC), une éventuelle non-étanchéité d’un collecteur d’eaux souillées, un décanteur-séparateur plein d’hydrocarbures à la suite d’un déversement volontaire. Un suintement noirâtre et odorant dans un regard du réseau d’eaux pluviales en aval de l’aire de distribution de la station est également observé. L’IIC constate par ailleurs la présence sur le parking réservé à la clientèle du magasin, d’un réseau inutilisé de piézomètres initialement destiné au suivi des travaux de dépollution de l’ancienne station-service qui a été démantelée. La tête de l’un d’eux, endommagée par un engin de déneigement durant l’hiver, n’est plus étanche.

Un bureau d’études spécialisé dans les études de sols effectue des investigations. Aucune trace d’hydrocarbures n’est détectée dans les piézomètres existants autour de l’ancienne station. Le sous-sol argileux rend peu pertinent leur utilisation et ce bureau préconise leur surpression compte tenu de leur vulnérabilité sur un parking accessible au public. La présence d’hydrocarbures dans le suintement noirâtre constaté est avérée. Une douzaine de sondages de sols est effectuée entre 2 et 4 m de profondeur ; 5 situés près de la nouvelle station révèlent la présence d’hydrocarbures (entre 1 400 et 5 100 mg/kg de terre). Des analyses sur des prélèvements d’eaux dans le bief du Colombier identifient une contamination par des hydrocarbures aliphatiques (station-service…) et halogénés (activité de peinture…).

L’exploitant propose : la mise en place de piézomètres dans la fosse du réservoir de carburant de la station, le décaissement de la zone proche du regard laissant apparaître le suintement noirâtre et le rebouchage des anciens piézomètres. Le 08/06 la police municipale constate toujours la présence d’hydrocarbures dans le réseau d’eaux pluviales. Les migrations du polluant dans le sol sont mal identifiées du fait notamment de son hétérogénéité (sous-sol argileux et matériaux perméables dans les zones creusées pour la mise place de canalisations, de trottoirs…).

Le préfet prescrit à l’exploitant par arrêté du 20/08 : la recherche d’éventuelles fuites sur les installations enterrées (réservoir, canalisations…), la suppression des sources de pollution dans un délai de 4 mois et en cas d’impossibilité technique de proposer des moyens pour la confiner sur le site, la mise en place ou la poursuite de la surveillance des sols et des eaux superficielles et souterraines ainsi qu’un curage mensuel durant 6 mois du séparateur d’hydrocarbures.