Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de transformation et conservation de viande de volaille, une fuite d’ammoniac (NH3) de réfrigération se produit à 15 h lors de travaux d’adaptation des supports de tuyauteries et d’installation d’une goulotte d’évacuation des eaux de dégivrage pour protéger des tuyauteries où circule le frigorigène toxique.

L’intervention s’effectue dans l’atelier palettisation, le long d’un couloir longeant la chambre de stockage. Un plan de prévention et un permis de feu ont été préalablement établis avec le sous-traitant. Intervenant sur une nacelle à 4 m de haut, avant la pose de rivets, le technicien non frigoriste perce le calorifugeage en aluminium (ép. habituelle 8 à 9 cm) d’une tuyauterie d’NH3 face à l’entrée d’une chambre froide. Sentant une résistance et envisageant la présence de glace, il perce à 1 cm et atteint la canalisation. La fuite d’NH3 liquide en limite de l’atelier de palettisation conduit à évacuer ce dernier, puis quelques minutes plus tard le site qui suspend ses activités. Le technicien descendu rapidement de la nacelle est indemne et aucune victime n’est à déplorer.

Des techniciens de l’usine isolent peu après la tuyauterie percée en fermant des vannes (départ liquide / départ gaz chaud), coupent l’aspiration, éteignent les tunnels de congélation et ouvrent une vanne d’aspiration jusqu’à tirage au vide. Le frigoriste extérieur chargé du suivi des installations intervient à 16 h ; 3 h sont nécessaires pour vider la tuyauterie endommagée (15 kg NH3) en aspirant l’NH3 résiduel et la réparer provisoirement (taraudage / pose d’une vis provisoire). L’NH3 liquide répandu dans la goulotte sous la tuyauterie est récupéré dans un fût de 200 l. L’installation est remise à l’air libre (arrêt du tirage à vide) le lendemain et un chaudronnier dûment habilité colmate le point de fuite avec un point de soudure. La réparation est vérifiée, puis l’installation redémarre à 11h30.

Dans les faits, le technicien a percé la tuyauterie vers un coude. De plus, 2 tuyauteries d’NH3 et non une seule se côtoyaient dans le calorifuge qui n’était donc pas très épais en cet emplacement. Plusieurs mesures préventives ou correctives sont prises après cet accident :

  • rédaction pour tous les travaux d’un cahier des charges précis, validé par la sécurité, la maintenance et le sous-traitant chargé des travaux. Une check-liste est établie pour aider à réaliser ce cahier.
  • contrôle visuel lors de la pose de calorifugeage pour vérifier la présence d’isolant tout au long de la canalisation. Selon l’exploitant, la présence ici de 2 canalisations expliquant le défaut d’isolant ne serait plus pratiquée aujourd’hui.
  • tout perçage de calorifuge est interdit.
  • remplacement de toutes les cartouches des masques NH3.
  • accès amélioré à la station des vannes.
  • suppression des supports de goulottes fixés sur les calorifuges au profit d’une fixation de ces goulottes sur les structures de l’usine.