Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un silo plat de 15 000 t, un feu se déclare à 22 h sur 8 000 t de colza en vidange à la suite d’une suspicion d’échauffement. Le transfert s’effectuait par le transporteur à chaîne alimenté par 2 trappes éloignées du point chaud suspecté. Après dégagement de la porte d’accès au bâtiment, une chargeuse était utilisée pour alimenter ces 2 ouvertures. Le responsable du site aperçoit les flammes au retour d’une pause de 5 min dans le bureau du site avec les opérateurs. Les secours publics sont alertés. Les pompiers éteignent le feu vers 22h40 puis mettent en place une surveillance du colza avec une caméra thermique, le temps d’établir une stratégie d’intervention pour maîtriser l’échauffement. Le transfert du produit non affecté par le sinistre reprend finalement à 23h15 via le transporteur à chaîne et avec un contrôle préalable systématique de la température du grain. L’intervention des secours s’achève le lendemain vers 22 h après vérification de l’absence de risque résiduel. Le colza brûlé et ses abords immédiats avaient été évacués dans la cour avec la chargeuse en début de matinée. La vidange complète du silo s’effectue les jours suivants, la marchandise étant nettoyée avant expédition chez les clients (10 à 12 camions / jour). Une bande transporteuse située au niveau de la passerelle supérieure, des luminaires et des câbles électriques sont endommagés. Deux rangées de plaques translucides du toit du silo ont fondu sous l’effet de la chaleur de l’incendie et 500 t de colza sont perdues. Le maire et la gendarmerie se sont rendus sur les lieux.

Selon l’exploitant, le sinistre serait dû à un auto-échauffement du colza dont l’humidité a conduit à la formation de colonnes de grains sous les jetées du convoyeur à bandes. Les conditions météorologiques particulières durant l’année ont conduit à une récolte avec une maturité différente au sein d’une même parcelle et des taux d’impuretés plus importants. Le respect des procédures de réception et traitement des graines (nettoyage et si nécessaire séchage) n’a pas permis d’éviter le phénomène d’échauffement. La silothermométrie n’a pas détecté l’anomalie, le personnel a été alerté par une odeur de grains chauds dans le silo. La mise en route de la ventilation pendant plusieurs nuits, pour refroidir le tas stocké, n’a vraisemblablement fait qu’activer le phénomène d’échauffement déjà trop avancé. L’exploitant communique en interne sur l’accident et accroît la surveillance des stockages sur ses autres sites. Il prévoit également pour les années à venir un renforcement des procédures de réception du colza en cas de conditions météorologiques défavorables. L’inspection des installations classées demande à l’exploitant d’améliorer sa procédure d’intervention en cas d’incendie, la mise en place d’extincteurs dans le silo plat et lui rappelle ses obligations en matière de déclaration d’accident ou d’incident.