Pollution
Humain
Environnement
Economique

A la suite d’un endommagement accidentel du réseau de stockage du biogaz (ARIA 42731), une station d’épuration urbaine classée Seveso doit brûler à la torche depuis 5 jours le biogaz produit en continu par la digestion des boues “primaires” de décantation. A 5h14 en période de grand froid, l’alarme de non-détection de la flamme pilote de la torche se déclenche dans la salle de conduite de la station et l’opérateur n’arrive pas à redémarrer la torche. Quelques minutes après, la pression augmente dans le ciel gazeux des digesteurs –jusqu’à 49 mbar – sans que leurs soupapes de sécurité s’ouvrent. Un examen de la torchère montre que sa vanne d’alimentation et ses brûleurs sont gelés : un dispositif de soufflage d’air chaud est mis en place pour dégeler ces éléments avant de les calorifuger. Faute de pouvoir brûler le biogaz à la torche, 180 Nm³ de biogaz sont relâchés à l’atmosphère pendant 30 min par les soupapes des digesteurs qui doivent préalablement être dégelées. Le service d’exploitation intervient pour forcer en position ouverte les vannes d’isolement du réseau biogaz qui s’étaient refermées, permettant de réalimenter la torche à 5h45 une fois les alarmes de pression des digesteurs désactivées. La surpression dans le corps des digesteurs a provoqué la casse du corps d’un surpresseur de brassage des boues.

L’enquête menée par l’exploitant montre que des sondes de pression installées dans les digesteurs de boues ont gelé, provoquant des perturbations de la mesure de pression. L’automate de conduite a alors déclenché la coupure de l’alimentation en biogaz du gazomètre et de la torche depuis les digesteurs, provoquant ainsi l’extinction de la torche et le gel progressif de ses brûleurs et de sa vanne d’alimentation en position fermée.

L’exploitant met en place une surveillance spécifique des courbes de pression dans les digesteurs et définit des consignes d’exploitation en cas de fluctuation des pressions dans les digesteurs par temps froid (dégel des sondes) et de panne de la torche (isolement de la torche et arrêt des digesteurs). Dans les jours qui suivent, des dispositifs de réchauffage automatique des éléments sensibles de la torche (traçage) sont installés en plus des calorifugeages et les soupapes des digesteurs sont sécurisées pour éviter le blocage par le gel. Enfin, des mesures de réduction du volume de boues produites sont envisagées en cas de nouveaux problèmes sur les digesteurs, par arrêt de la décantation primaire, qui entraîneraient des rejets d’eaux traitées non-conformes dans le milieu aquatique (excès d’azote en particulier).