Dans une usine de panneaux de bois, un opérateur intervient vers 1 h sur une chaudière de fluide caloporteur destiné à chauffer des presses. Le vase d’expansion d’huile thermique à 274 °C est plein à 72 % alors que la consigne de travail précise un taux compris entre 40 et 50 %. L’opérateur vidange ainsi une partie de ce vase dans un réservoir qui contient de l’huile à 60 °C. Après avoir déversé 2,5 m³ de produit, l’opérateur contacte la salle de commande qui lui confirme que la vidange peut être arrêtée. Alors qu’il s’apprête à redescendre dans la rétention en tournant le dos à la cuve, des vapeurs chaudes d’huile s’enflamment et le brûlent gravement aux membres inférieurs, au cou et au visage. Il portait ses EPI. Les vapeurs provenant d’un évent coudé du réservoir retombent dans la rétention. Une trainée de feu s’est propagée du fond de la cuve au local des pompes de circulation avant de s’éteindre d’elle même.

Le chef d’équipe appelle les pompiers et le SAMU, un SST prend en charge la victime. Les circuits de fluide thermique sont vidangés rapidement suivant la procédure d’urgence. Le blessé est héliporté dans un service spécialisé.

Plusieurs pistes sont envisagées pour déterminer la source d’ignition du feu :

• téléphone de l’usine (l’opérateur n’avait pas son téléphone personnel avec lui) ;
• électricité statique causée par son gilet réfléchissant ;
• frottement des chaussures de sécurité ;
• appareil électrique défectueux ou accumulation de poussières…

Le blessé ne possédait pas de lampe individuelle et l’éclairage de la zone est permanent, par ailleurs il n’a pas actionné d’interrupteur.

A la suite du sinistre, l’exploitant modifie l’évent du réservoir en ajoutant une évacuation en toiture, installe un capteur d’hydrocarbures et une extraction d’air dans la rétention ainsi qu’une caméra afin d’éviter aux opérateurs de descendre dans la cuve pour réaliser des contrôles visuels. La motorisation ou la commande à distance des vannes est également envisagée.