Pollution
Humain
Environnement
Economique

Au cours de la préparation de réactifs (240 l de peroxyde d’hydrogène à 35 %, 100 l d’eau déminéralisée et 1 kg de sulfate de cuivre) pour le traitement d’effluents liquides dans un bâtiment auxiliaire d’une centrale nucléaire, un important dégagement de vapeur se produit vers 15 h. L’alarme incendie se déclenche. Conformément à la procédure, la zone nucléaire est évacuée, les secours internes et les pompiers publics sont appelés (et arrivent respectivement à 15h05 et 15h15) et la direction est avertie. La vapeur envahit le local et se condense partiellement sur les murs. Les 9 personnes qui s’y trouvaient sont auscultées et ne présentent aucune blessure. Après avoir constaté l’absence de feu à 15h25, les secours internes injectent les réactifs dans le réservoir des effluents à traiter pour mettre un terme au dégagement de vapeur. Deux équipiers des secours internes ayant pénétré dans le local ressentent des picotements à la main après avoir touché la poignée de la porte (couverte de condensats), malgré le port de leurs EPI. La gêne disparaît après un lavage à l’eau. A 21h30, les mesures de la cellule mobile d’intervention chimique (CMIC) des pompiers attestent d’une qualité de l’air normale dans les locaux autour de la zone de l’évènement. La direction autorise l’accès à cette dernière à partir de 22h40 et lance les opérations de rinçage à 0h20 le 06/09. Aucune dégradation n’est constatée.

L’analyse de l’exploitant attribue l’origine du dégagement de vapeur à une réaction exothermique de dismutation de l’eau oxygénée initiée par l’ajout de sulfate de cuivre sous forme solide dans le réservoir de préparation des réactifs. Ce mélange est utilisé pour le traitement de fluides non-contaminés ayant transité dans la partie “secondaire” d’un générateur de vapeur. L’hydrazine, qui y est incorporée pour protéger le métal contre la corrosion en captant l’oxygène, doit à son tour être neutralisée avant rejet du liquide. Lors de la survenue de l’accident, la procédure détaillant le mode opératoire n’intégrait pas le risque de dismutation consécutif à la mise en contact des deux produits. Bien que l’ajout de sulfate de cuivre en solution ait été réalisé sans encombre par le passé, l’accident s’est produit lors de l’emploi pour la première fois de sulfate de cuivre sous forme solide. L’exploitant met à jour la procédure, sensibilise son personnel chimiste aux dangers relatifs à l’eau oxygénée et diffuse les enseignements aux autres centrales du groupe.

L’exploitant, la Préfecture, le ministère du Développement durable, l’ASN et l’IRSN diffusent des communiqués de presse. L’évènement est classé au niveau 0 de l’échelle INES.