Une montée en pression se produit à 9h45 dans le décanteur de propylène condensé (élimination de la phase aqueuse) d’un atelier de synthèse de produits organiques chlorés sur une plate-forme chimique classée Seveso seuil haut. Pour réduire la pression dans le décanteur, la torche de sécurité de l’atelier est activée. La combustion en excès du produit cause l’émission d’une fumée noire, visible de loin, pendant 30 min à la torche de l’établissement. Le personnel de l’unité maîtrise l’incident. L’exploitant diffuse un communiqué de presse et informe les collectivités locales ainsi que l’inspection des installations classées.
L’origine de la montée en pression est la défaillance d’un capteur de mesure de niveau très haut de propylène, de type flotteur. Celui-ci pilote la vanne de sécurité régulant l’apport de propylène liquide dans le décanteur. L’analyse de l’accident montre que le capteur de niveau haut s’est aussi figé à la suite d’un blocage mécanique de son flotteur dès 16h30 la veille de l’accident, mais ce problème n’a pas été détecté par les opérateurs car l’unité est en fonctionnement stable. Une 1ère montée en pression (14 bar) se produit à 7h30 à la suite d’une baisse de régime, provoquant un premier épisode de torchage. A 9h15, l’opérateur de conduite effectue un test en manuel du bon fonctionnement du capteur de niveau haut qui se révèle positif. La régulation automatique relancée, le décanteur recommence à se remplir. A 9H45, la pression dans le décanteur dépasse les 14 bar et la vanne de dégazage vers la torche de sécurité s’ouvre, contraignant à réduire la production. Les vérifications faites sur le capteur de niveau haut de type flotteur ne permettent pas de reproduire le blocage mécanique, mais le capteur de niveau très haut du même type (le seul à commander la vanne de sécurité) est effectivement bloqué malgré une vérification de la chaîne de détection 3 mois avant.
L’exploitant modifie la technologie des 2 capteurs de niveau de propylène : le capteur de niveau haut est remplacé par un capteur à micro-ondes (radar) et le capteur de niveau très haut par un capteur à lames vibrantes. Les consignes de conduite de l’atelier sont modifiées pour que les opérateurs réduisent l’alimentation en propylène dès que l’alarme de pression dépasse 14 bar.
