Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un rejet atmosphérique diffus de cadmium (Cd) se produit dans une usine de traitement d’accumulateurs électriques usagés et de déchets cadmifères à la suite d’une perte d’alimentation en électricité de l’établissement. Cette coupure survenue à 5h40 est consécutive au déclenchement du disjoncteur haute tension du site puis au non-fonctionnement du groupe électrogène de secours qui a démarré durant quelques secondes avant de s’arrêter. Cette double défaillance entraîne l’arrêt des installations de production et de traitement des émissions atmosphériques de l’atelier de distillation de Cd. Le personnel rétablit 1 h plus tard l’alimentation électrique provenant du réseau public. Depuis une dizaine de jours l’entreprise avait subi d’autres coupures de ce type mais à chaque fois le groupe électrogène avait pallié ces pannes d’alimentation. L’exploitant évalue le rejet de cadmium durant cette heure à 1,7 kg soit l’équivalent du rejet annuel chronique. Une concentration moyenne hebdomadaire en Cd de 348 ng / m³ sera constatée sur le capteur environnemental au Nord de l’usine pour une valeur habituelle de 5 ng / m³. Après rétablissement du courant, la production est maintenue à l’arrêt en raison des problèmes électriques rencontrés et des dommages subis par les circuits d’eau de refroidissement des fours. L’activité reprend le 09/09 ; les pertes d’exploitation sont évaluées à 119 keuros

L’exploitant effectue une enquête. La défaillance au poste de livraison électrique du site est due à une programmation inadaptée d’une cellule de protection wattmétrique (permet le contrôle des défauts phases-terre du poste) installée le 16/08 par un sous-traitant. Le paramétrage avait été effectué le même jour par le fournisseur d’énergie. Le dysfonctionnement du groupe électrogène résulte d’une rupture d’un câble de phase après un amorçage électrique. Cet arc est consécutif à une usure localisée de la gaine isolante sur la carcasse du groupe en raison des vibrations de fonctionnement.

A la suite de l’accident, l’exploitant révise les procédures d’intervention du personnel d’astreinte, réalise un audit de l’éclairage de sécurité de l’usine, met à disposition des matériels portatifs d’éclairage en divers emplacements de l’établissement et engage des discussions avec son fournisseur d’électricité pour classer l’usine en client prioritaire. L’inspection des installations classées relève que le groupe électrogène assure une fonction “sécurité” en cas de coupure d’alimentation en énergie du site mais également une fonction “exploitation” dans le cadre du contrat d’électricité en matière “d’effacement des jours de pointe (EJP)”. Un arrêté de mise en demeure impose à l’exploitant la mise en place de mesures permettant d’assurer en toutes circonstances la disponibilité des utilités concourant au bon fonctionnement des installations de collecte et traitement des rejets.