Pollution
Humain
Environnement
Economique

En période estivale (week-end caniculaire), un feu se déclare vers 22 h sur un tas extérieur de déchets de bois broyés dans une société de valorisation de déchets non dangereux de 3 ha (production de combustible à partir de palettes, planches et agglomérés). L’accès est difficile pour les secours qui interviennent avec des moyens importants (120 hommes, 6 engins et 1 bateau pompe). Le foyer, impliquant 60 000 m³ de copeaux de bois sur des tas hauts de 8 à 10 m et de 900 m de diamètre, émet un important rayonnement thermique qui menace les tas voisins (flammes de 10 m de haut sur 20 de large). Le dispositif de lutte se compose de 11 lances à eau alimentées par des poteaux incendie avec un débit de 14 500 l/min. Les tractopelles de l’exploitant sont utilisées pour faire la part du feu. La broyeuse, principal outil de production du site, est évacuée. L’importance des besoins en eau ne permet plus d’alimenter le château d’eau qui dessert les 4 communes voisines : 500 abonnés sont privés d’eau pendant 2 h. L’exploitant du réseau public demande aux pompiers d’arrêter d’utiliser les poteaux incendie vers 13 h pour ré-alimenter le château d’eau. Les lances sont alors alimentées par pompage direct dans l’OISE. Le foyer est maîtrisé le lendemain à 1h30 et les secours quittent le site à 17h30. Une pollution localisée de l’OISE est constatée (nappe de mousse noire de 8 m x 200 m) mais les analyses ne relèvent pas de paramètres anormaux. La cause exacte de l’incendie n’est pas connue mais l’hypothèse d’une auto-combustion, favorisée par la période de forte chaleur, est privilégiée. Facteurs aggravants : l’entreprise dépassait les quantités de déchets de bois et de bois broyé autorisées (stockage sur 3 ha au lieu de 0,5) et ne disposait ni d’extincteur (volés en 2008) ni d’engin de mouillage des poussières de bois. La veille, une société de récupération de déchets en caoutchouc et métalliques située à proximité avait été victime d’un incendie (ARIA 42599). La préfecture demande aux 2 établissements de réaliser, dans le cadre du suivi post-accidentel, des analyses environnementales (réalisation de prélèvements, détermination des zones max d’impact, inventaire des cibles et enjeux potentiels exposés aux conséquences du sinistre). L’exploitant effectue des analyses (dioxines, furanes, HAP, métaux, brome) sur différents végétaux mais transmet les résultats bruts qui se révèlent difficiles à interpréter (absence de référentiel et végétaux testés différents). Un plan de surveillance environnementale avec prélèvements de sols et de sédiments dans l’OISE est envisagé.