Pollution
Humain
Environnement
Economique

En période estivale, des policiers municipaux en patrouille constatent vers 14 h un départ de feu sur un stockage dans une société de transit et de valorisation de déchets plastiques : PE, PVC, PP, PS, ABS… Les policiers alertent les services de secours et l’exploitant. Des employés essayent en vain d’éteindre le foyer avec quelques extincteurs. Un important panache de fumée noire de 30 m de haut est visible à plusieurs kilomètres à la ronde, le vent de secteur sud souffle à 15 km/h. Les pompiers qui mobilisent 65 hommes et 8 engins, interviennent avec 6 lances à eau (500 l/min) et 2 lances canon. Un périmètre de sécurité est défini, la circulation routière est interrompue sur la route départementale proche et 4 riverains sont évacués. Le trafic ferroviaire est ralenti ; des particules de suie retombent sur les communes environnantes.

L’intervention des secours est entravée par un accès difficile au site, des difficultés d’alimentation en eau et le fort pouvoir calorifique des matières impliquées dans le sinistre. Le feu est circonscrit à 17 h et éteint à 18 h. Le dispositif est levé à 20h30, une équipe de pompiers reste en surveillance pour la nuit.

L’établissement se trouvant dans le périmètre de protection éloigné d’un captage d’eau potable (AEP), l’Agence Régionale de Santé (ARS) est informée et la surveillance de la qualité de l’eau est renforcée, même si les eaux d’extinction ont été contenues dans les rétentions du site. La cause du sinistre est inconnue. Au cours de l’intervention, 1 pompier s’est légèrement blessé à la main. Les 9 000 m² de stockage sur les 18 000 du site ont brûlé, mais les stocks de produits finis (balles de déchets plastiques broyés) ont été épargnés ; les 7 employés reprennent le travail 2 jours après.

La sous-préfète et l’inspection des installations classées se sont rendues sur place. La mise en place des murs coupe-feu 2 h entre les cellules de stockage, demandée par l’administration 4 ans plus tôt, n’avait pas été réalisée pour des raisons économiques. De plus, la superficie de stockage dépassait de 10 fois celle autorisée (850 m²) et les conditions de stockage en cellules de 50 m² maximum n’étaient pas respectées. Enfin, le nombre d’extincteurs n’était pas suffisant et le site ne disposait d’aucun RIA.

Des prélèvements sont réalisés 40 jours après le sinistre dans les sols, les eaux d’extinction incendie et des végétaux sur site et dans 1 rayon de 6 km. Les analyses menées (pH, chlorures, cyanure, méthylmercaptan, HAP, phtalates, acide sulfurique, sulfate d’ammonium, dioxines, furanes, PCB , COV, aldéhydes, métaux) montrent des anomalies sur certains paramètres dont l’interprétation est en cours.