Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une pollution de la nappe phréatique par de la N-nitrosomorpholine (famille des nitrosamines) est découverte lors d’une campagne de recherche de substances indésirables dans les eaux destinées à la consommation humaine. La substance en cause, potentiellement cancérogène, provient d’une usine de produits pharmaceutiques. La préfecture, sur les recommandations de l’Agence Régionale de Santé (ARS), interdit l’usage de l’eau (du robinet et des puits privés) à des fins alimentaires (boisson et cuisson des aliments). L’usage pour la toilette, le nettoyage des aliments et l’alimentation des animaux est en revanche autorisé. Cette décision s’applique intégralement à 12 communes (11 470 habitants) et en partie à 5 autres (17 261 habitants potentiellement concernés). Des distributions d’eau sont organisées et les personnes impactées peuvent également chercher 5 l d’eau de source par jour dans une source privée sur la commune de Gruchet-le-Valasse.

La N-nitrosomorpholine est issue de la réaction de la morpholine avec des nitrites. L’industriel indique que cette réaction de nitrosation n’est pas réalisée dans ses synthèses de fabrication mais que ce le polluant est issu de sa station de traitement biologique des effluents liquides (STEP). L’usine est arrêtée et d’importants travaux sont menés en urgence sur la STEP : les bassins de traitement sont vidés dans quatre réservoirs souples temporaires installés en quelques jours puis nettoyés. Les 10 000 m³ de boues (450 camions) sont ensuite éliminés par incinération à 900 °C dans des sites spécialisés et habilités. Le coût de l’opération est estimé à 1 million d’euros. Un mois après les faits, la presse évoque une reprise de production avec les effluents contenant la morpholine différenciés et toujours envoyés en destruction par incinération (120 m³/j). L’industriel réalise une étude des sols de l’usine et de la nappe phréatique ; des travaux de dépollution supplémentaires pourraient être ordonnés. Les restrictions d’usage de l’eau sont levées le 29 août pour une partie des communes concernées.