Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une série d’explosions, suivie d’un incendie, se produit vers 10 h dans l’atelier de production d’une usine de 2 000 m² fabriquant et conditionnant des lubrifiants, huiles et graisses industriels en aérosols ou sous forme pâteuse. Les pompiers interviennent avec 12 engins et 120 hommes pour lutter contre l’incendie très violent qui n’est maîtrisé que vers 15 h et éteint vers 16h30 au moyen de lances à eau et à mousse. Devant l’importance du sinistre en pleine zone commerciale, le préfet active le centre opérationnel départemental (COD) et déclenche les plans blanc et rouge. Plus de 1 000 personnes, travaillant dans 60 entreprises dans un rayon de 300 m, sont évacuées. Un important panache de fumée noire est visible à 30 km à la ronde. Une légère irisation de l’OISE est constatée et un barrage flottant est installé vers 13 h. Les eaux d’extinction retenues dans le réseau des eaux pluviales autour du site sont pompées par camion et rejetées dans le réseau des eaux usées. L’activité de la zone commerciale reprend vers 15 h. Le préfet se rend sur place et le ministère diffuse un communiqué de presse.

A l’exception des cuves de stockage en extérieur, l’usine est détruite. 3 blessés graves par brulures et par une défenestration parmi les employés du site et 9 blessés légers sont dénombrés : 4 des 27 employés (brûlures légères / coupures), 3 employés d’entreprises voisines blessés par des bris de vitres et 2 policiers victimes de céphalées.

Une vingtaine d’employés est en chômage technique. Les dommages sont évalués à 1,5 M d’Euros et la perte de 45 m³ de produits à 0,5 M d’Euros. La baisse du niveau de l’Oise 3 jours après a crée un effet siphon dans le collecteur du réseau pluvial qui retenait les eaux d’extinction chargées d’hydrocarbures (> 8 g/l) : une nappe d’hydrocarbures de 1200 m de long a persisté sur le fleuve pendant plusieurs jours. Le réseau collecteur a été ensuite nettoyé par pompage et le restant des eaux d’extinction traité en station d’épuration. L’activité du site n’a pas repris, les bâtiments sont démolis et les terres contaminées par les hydrocarbures évacuées. 6 ans plus tard, la société est condamnée à 50 000 € d’amende.

A l’origine de l’explosion, 800 litres de solvants inflammables se sont déversés sur le sol après le débordement d’un bac au fond du bâtiment de production. Les employés déposent de la sciure qui, au contact du produit, crée une atmosphère explosive (ATEX). Ils démarrent ensuite une machine de nettoyage qui provoque l’explosion. Selon l’inspection du travail, les employés ne disposaient pas de consignes claires en cas de déversement de produits, ni de formations suffisantes. De plus, l’exploitant n’avait pas établi d’évaluation des risques chimiques.

Un incendie du stock d’aérosols, ayant provoqué le BLEVE de plusieurs bombes, s’était produit sur ce site 5 ans plus tôt (ARIA 33047).