Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur une aire extérieure de chargement / déchargement d’une usine de peinture, encre et vernis, un opérateur déplace vers 13 h des cuves mobiles vides avec un engin de levage quand il heurte par inadvertance la vanne manuelle ¼ de tour empêchant la vidange gravitaire d’un GRV de 1 000 l contenant encore 500 l de peinture acrylique hydrophile rouge non-conforme. L’autre dispositif anti-vidange du GRV constitué par un bouchon étant absent, la peinture se déverse sur le sol à l’insu de l’opérateur qui ne s’en rendra compte qu’une heure plus tard, refermera alors la vanne du fût et épandra du sable pour absorber le produit répandu. Cet épandage s’avère dans les faits inopérant en raison des fortes pluies en cours et la peinture rejoint le réseau des eaux pluviales “polluées” du site qui est normalement relié à un bassin de confinement. Constatant vers 14 h une coloration rouge de l’ORGE au niveau de son établissement et en aval, l’exploitant met en place des pompes mobiles pour vidanger les réseaux d’eaux pluviales, ainsi que des tampons rapidement “fabriqués” à l’aide de mousse expansive et de chiffons au niveau des avaloirs du site. Vers 15 h, la Gendarmerie, les pompiers et la police de l’eau, alertés de leur côté par des riverains ou par des constatations visuelles, se présentent à l’entrée du site. La pollution rouge est visible jusqu’à 4 km en aval. La Gendarmerie prélève des échantillons de peinture restant dans le fût qui est placé sous scellés. A 18 h, la pollution visuelle de la rivière a disparue au niveau du site et le pompage s’achève à 21h30. Les volumes sont évalués à 350 l pour la peinture déversée, à 14 000 l pour les eaux pompées et entre 50 et 100 l pour la peinture déversée dans la rivière.

L’enquête de l’Inspection des IC montre que les eaux pluviales polluées sont bien collectées par une canalisation et reprises par des pompes de relevage pour être envoyées dans un bassin de confinement. Cependant le jour de l’accident, les 2 pompes étaient en maintenance et l’eau polluée est restée dans la canalisation enterrée longeant la rivière. Cette tuyauterie présentait plusieurs défauts d’étanchéité résultant des mouvements de terrain et de l’action de racines ; 8 points d’infiltrations souterrains permettaient ainsi une migration des effluents vers la rivière depuis la berge longeant l’établissement.

L’exploitant prend plusieurs mesures :

  • Vérification de la présence de bouchon sur les autres GRV ;
  • Inspection de l’état des réseaux d’eaux pluviales par caméra pour repérer et réparer les points de fuite ;
  • Achat de 2 pompes de relevage de secours, ainsi que de dispositifs d’obturation gonflables et de kits de nettoyage adaptés ;
  • Mise en place de plusieurs procédures : contrôle régulier des réseaux d’eaux pluviales du site, gestion des stocks en extérieur et de communication vers l’extérieur en cas d’incident ;
  • Formation du personnel aux nouvelles procédures.