Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors du redémarrage d’une unité dans une usine de production de gaz de l’air (azote, argon et oxygène) classée Seveso, une surpression se produit vers 11h30 dans le caisson de la boîte froide (caissons échangeurs et colonnes de distillations). Les 3 clapets de sécurité lestés protégeant l’unité s’ouvrent à 25 m de haut donnant lieu à un rejet de poussières blanches à base de perlite (roche volcanique broyée utilisée pour isoler une canalisation de liquide cryogénique, pouvant irriter les yeux et voies respiratoires à faible concentration). La procédure de démarrage est arrêtée, le site mis en sécurité et l’unité dépressurisée. Le POI est déclenché pour que le personnel puisse se rassembler et un périmètre de sécurité est instauré autour de l’unité accidentée. A 12 h, les pompiers inspectent l’unité et ne relèvent aucune teneur anormalement élevée en oxygène (O2). La poussière forme un nuage qui se déplace avec le vent en direction de l’autoroute voisine. La circulation n’est pas interrompue, mais des messages sur panneaux demandent aux conducteurs de ralentir en raison de la chaussée rendue glissante par les dépôts de perlite. Une fois l’unité ramenée à la pression atmosphérique, des employés purgent le liquide cryogénique et d’autres munis de lunettes et de masques aspergent avec de l’eau les dépôts de perlite au sol pour empêcher tout nouvel envol. L’incident est clos à 16 h. Le rejet est évalué à 63 t de perlite émises en quelques minutes sur les 360 t présentes dans l’unité (700 m³ sur 3 000 m³).

L’inspection des installations classées se rend sur les lieux. L’installation ne redémarrera qu’à l’issue des investigations et tests nécessaires, la 2ème unité de production du site étant mise en service durant le laps de temps correspondant. L’exploitant rédige un communiqué de presse, révise la procédure de démarrage de l’unité et actualise son POI.

Les travaux de déperlitage de la boîte froide ont permis de constater que la tuyauterie d’échappement d’une turbine et le soufflet de compensation proche sont ouverts, des traces de points chauds étant visibles sur la tuyauterie de refoulement de la turbine. Les investigations mettent en cause une trop forte teneur en O2 gazeux dans la turbine lors du processus de démarrage de l’unité. Le processus de démarrage de l’unité accidentée est modifié et une instrumentation des clapets lestés des caissons réversibles avec mise en sécurité de l’unité est étudiée.