Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 17 h, un piquage se rompt sur un réservoir aérien de 40 m³ dans une distillerie entraînant la fuite de 3,4 t d’acide nitrique (HNO3) à 69 %. Celle-ci se déclare au niveau d’un tampon plein en téflon PTFE obturant une canalisation de 25 mm de diamètre en aval de la vanne de pied de bac du réservoir. L’acide se répand dans la cuvette de rétention, attaque le revêtement de protection constitué d’une résine polyester sur fibre de verre, puis traverse le muret en maçonnerie, s’écoule dans un puisard avant de déborder dans le réseau d’eau pluvial.

Le gardien de la distillerie prévient les pompiers et le cadre logé sur place. Ce dernier ferme aussitôt la vanne de pied de bac du réservoir, puis tous 2 arrosent la cuvette de rétention ainsi que l’écoulement dans le réseau pluvial, diluant fortement l’effluent. Les pompes de relevage fonctionnent correctement pendant quelques temps, mais les vapeurs nitriques endommagent le filin des flotteurs de niveaux télémécaniques provoquant le désamorçage des pompes. L’acide n’est plus évacué vers l’unité de neutralisation et des vapeurs orange sont émises. Les secours établissent un périmètre de sécurité de 500 m, évacuent les riverains (10 maisons) et déploient un rideau d’eau pour abattre les vapeurs au sol. Un barrage de terre est mis en place dans le fossé en partie alimenté par le rideau d’eau. L’exploitant neutralise l’effluent à la chaux, 1 200 l sont versés à l’entrée du fossé, 800 l en aval de la station de pompage et 1 000 l au départ de la cuvette de rétention ; 80 m³ d’effluents sont remontés et neutralisés dans la station de traitement de l’établissement. Les pompiers en scaphandre remettent les pompes en service à 21h30 et le pompage s’achève à 22 h et la neutralisation de l’acide nitrique à 0h30. Une société d’eau en bouteille est prévenue du risque de pollution de ses captages. La gendarmerie, un élu et un représentant de la préfecture se sont rendus sur place.

Les conséquences environnementales sont limitées, les effluents provenant de l’abattage de l’acide par le rideau d’eau ayant été contenus en amont du barrage de terre, puis neutralisés, le fossé nettoyé par une société spécialisée et les eaux restantes renvoyées vers la station.

La fixation des pompes de transfert et des canalisations sur la dalle de la cuvette de rétention à l’aide de chevilles a entraîné la perforation du revêtement anti-acide et sa perte d’étanchéité. Par ailleurs, ce revêtement n’était pas adapté à la concentration de l’acide nitrique stocké. En effet, les caractéristiques de tenue chimique du revêtement garanti par le fabricant de la résine limitent la concentration de l’acide à 68 %.

L’exploitant prend plusieurs mesures : fermeture par les opérateurs de la vanne de pied du bac après chaque utilisation jusqu’à l’arrêt de l’atelier tartrique prévu fin juin, cuvette de rétention revêtue d’inox (18 k€) par une société spécialisée dès le mois de juillet, filins des flotteurs en nylon remplacés par des filins en inox.