Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Dans une station d’épuration urbaine, 2 explosions successives se produisent à 13h28 puis 13h32 au niveau d’une ligne de séchage des boues. La 1ère explosion a lieu dans le filtre à manches qui capte les poussières de boues libérées par le cyclone, et la 2ème à la sortie du filtre à manches vers l’échangeur à huile thermique réchauffant l’air de séchage avant son injection dans le sécheur à l’aide du ventilateur de recirculation. L’exploitant arrête les installations de séchage de boues qui se refroidissent progressivement, les boues sont expédiées non séchées. La ligne de séchage accidentée est gravement endommagée, mais aucune victime n’est à déplorer.

Les lignes de séchage n’étaient plus alimentées en boues depuis 12h49 en raison d’une température d’huile supérieure au seuil de coupure en sortie de sécheur. En raison d’une série de dysfonctionnements sur le débit d’eau entre 13 h et 13h05 conduisant à un excès d’eau dans le sécheur, l’opérateur a fermé manuellement les vannes d’alimentation en eau du sécheur pour limiter cet excès ; température et concentration en oxygène dans le sécheur augmentent alors régulièrement à partir de 13h13 à la suite de l’évaporation de l’eau injectée avant fermeture des vannes, réchauffant les manches déjà colmatées par les boues séchées. L’atmosphère, saturée de poussière de boues sèches et d’oxygène (> 20 %), devenue explosible, s’enflamme sur un point chaud (air chaud, parois à 150 °C en sortie du sécheur ?). L’automate de conduite n’a pas mis en sécurité la ligne de séchage à la suite de la coupure de l’alimentation en boue, les 2 conditions d’arrêt n’étant pas remplies simultanément ; si la teneur maxi en O2 a bien été atteinte (>16 %), la température de l’huile thermique est toujours restée inférieure à 265 °C, valeur retenue comme seuil de coupure. La 1ère explosion dans le filtre à manches projette des poussières de boues sur l’échangeur qui se colmate à son tour, les poussières s’échauffent jusqu’à 200 °C et la 2ème explosion a lieu 4 min plus tard. Une interface de conduite confuse, aux alarmes non hiérarchisées en fonction de leur criticité, n’a pas permis à l’opérateur de détecter l’augmentation de la température dans le sécheur (de 110 à 150 °C en 15 min) et de la teneur d’O2 dans l’atmosphère du sécheur (10 à 21 % en 19 min, la pression restant dans sa plage normale de fonctionnement jusqu’à la 1ère explosion).

Plusieurs mesures sont prises :

  • modification de l’automate de conduite conduisant à l’arrêt de l’unité de séchage sur 1 paramètre anormal et non 2 simultanément,
  • installation de capteurs de température supplémentaires sur la ligne de séchage,
  • amélioration de la visibilité des alarmes de conduite et hiérarchisation des niveaux d’alarmes.