Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Un feu se déclare à 11h45 sur le sécheur à tapis de boues de digestat d’une unité de méthanisation de 800 m² sur un site de valorisation de déchets organiques (fermentescibles ménagers, déchets verts, boues de STEP et sous-produits agricoles). L’alerte est donnée à 11h30 par des automobilistes circulant à proximité du site et ayant observé d’importantes fumées noires. Les flammes se propagent à 2 cuves de 8 et 4 m³ d’acide sulfurique à 95% (H2SO4) qui se déversent dans leur rétention, puis au bâtiment adjacent de 1 000 m² accueillant le biofiltre. Les pompiers, intervenant avec 55 hommes et 3 engins, ne relèvent pas de pollution atmosphérique et éteignent l’incendie en 1 h avec 5 lances à eau. Le service de l’électricité coupe l’alimentation du site dès le début de l’intervention et l’unité de cogénération alimentée par le biogaz est arrêtée. Une partie des eaux d’extinction se mélange avec de l’acide autour des bâtiments sinistrés, mais le reste est récupéré dans le bassin d’extinction de 5 000 m³ et réutilisé par les secours malgré l’acidité du mélange (pH = 1). L’exploitant pompe ces effluents puis les neutralise avec de la craie. En raison des risques d’infiltration des eaux d’extinction dans les sols autour des bâtiments et malgré leurs couvertures argileuses, l’Agence Régionale de Santé (ARS) demande aux exploitants de captage d’eau de renforcer leurs contrôles de qualité de l’eau.

La membrane de la cuve de maturation de 1 300 m³, à proximité du bâtiment biofiltre, est percée et du biogaz s’échappe à l’air libre : faute d’alimentation électrique, celui-ci ne peut plus être pompé pour être valorisé ou brûlé à la torchère. Au cours de l’intervention, un pompier est légèrement blessé par des projections d’acide. Le bâtiment de méthanisation est détruit sur 500 m². Le maire, la gendarmerie et l’inspection des installations classées se rendent sur place. Des mesures de toxicité dans l’air faites sous le vent par une cellule risque technologique (CRT) ne relèvent pas de danger. Aucune mesure de chômage technique n’est envisagée pour les 30 employés car seule l’activité de fabrication d’engrais azotés est arrêtée pour plusieurs mois.

Des travaux de maintenance ont eu lieu la veille jusqu’à 19h30. Une ronde de surveillance le matin de l’accident n’a relevé aucun dysfonctionnement. L’inspection demande l’évacuation des déchets (eaux d’extinction et boues de craie et d’acide) vers des filières spécialisées, la vidange progressive de la cuve de maturation produisant le biogaz, l’élimination de son digestat et une surveillance des nappes phréatiques autour du site au moyen des piézomètres existants. Plusieurs départs de feu sur les installations de stockage du biogaz se sont produits pendant les 10 jours précédents l’accident et le procédé de méthanisation souffre régulièrement de dysfonctionnement depuis son démarrage 16 mois avant.

L’unité de méthanisation avait été inaugurée un an avant l’accident.