Pollution
Humain
Environnement
Economique

A son arrivée à 7h30, l’un des 2 ou 3 employés d’un établissement de 2 500 m² spécialisé dans la maturation des jambons constate un important dégagement d’ammoniac (NH3) par une conduite d’évacuation débouchant hors du bâtiment. Gêné par le nuage toxique, Il tente seul mais sans y parvenir d’actionner l’arrêt d’urgence et prévient l’agent de permanence qui actionne à son tour le dispositif d’arrêt à 8h05, puis alerte les secours.

Un vent de sud-ouest déplace le nuage vers 2 autres établissements évacués par une trentaine d’employés percevant des odeurs d’NH3 ; 2 d’entre eux incommodés seront hospitalisés ½ journée par précaution. Les pompiers mettent en sécurité les salariés, puis 3 binômes équipés d’ARI effectuent des mesures de toxicité, détectant 13 ppm d’NH3 au maximum, concentration inférieure aux 1ers seuils de dangerosité. Les salariés réintègrent leurs usines 2h30 plus tard. L’installation avait fait l’objet d’une maintenance la veille de l’événement à la suite d’un 1er dysfonctionnement, le frigoriste intervenant pour la 1ère fois dans l’établissement.

La fuite résulte d’une surpression dans le circuit avec ouverture d’une soupape de sécurité tarée à 19,5 bar et rejet d’NH3 gazeux à l’air libre. Le non déclenchement des 2 capteurs dans la salle des machines confirme que le seuil de 200 ppm d’NH3 n’a pas été dépassé. A contrario, le pressostat à seuil unique implanté en amont de la soupape de sécurité n’a pas joué son rôle ; en effet, il aurait dû arrêter l’installation avant que la pression n’atteigne 19,5 bar. La quantité d’NH3 libérée est évaluée dans un premier temps à 40 kg sur une charge totale de 80 kg.

L’inspection des IC, sur place à 10h45, avance l’hypothèse d’une montée en pression consécutive à un défaut d’entretien des 2 échangeurs de chaleur à plaques et demande un nouveau tarage de la soupape, ainsi que l’ouverture et le nettoyage des 2 échangeurs avant tout redémarrage de l’installation. La soupape sera tarée le 04/01 et l’installation est rechargée avec 25 kg de frigorigène. Lors de son intervention, le frigoriste constatera effectivement que l’échangeur à plaques est rempli de calcaire qui formera une fois extrait de l’appareil un tas de 80 x 30 cm, certains morceaux atteignant 10 x 6 cm.

L’installation est redémarrée le 04/01 à 17 h pour une remise en froid des équipements et faciliter l’évacuation de l’humidité, des moisissures commençant à se former. L’exploitant décide d’arrêter définitivement le site à la fin du processus de maturation des jambons et au plus tard en octobre 2012.

Le 06/01, l’exploitant installe une unité de réfrigération mobile mettant en oeuvre un gaz chloro-fluoré qui remplace son groupe NH3 et restera en fonctionnement jusqu’en octobre 2012. La salle des machines abritant le groupe NH3 est définitivement arrêtée le 5 janvier.