Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une batterie au sodium-soufre (NaS) de 2 MW opérant à 350°C et située sur un site industriel de fabrication de pièces et outils en carbures prend feu à 7h20. Le sodium étant très explosif au contact de l’eau, le mode d’extinction consiste à recouvrir le foyer de sable et attendre l’étouffement de la combustion. Il faut 8 h aux pompiers locaux pour contenir la progression des flammes. L’incendie est déclaré éteint par les autorités le 05/10.

Le 22/09, le fabricant et l’exploitant de la batterie publient chacun un communiqué de presse faisant état de l’incendie. Dans la semaine suivante, le fabricant contacte l’ensemble de ses clients dans le monde (176 installations) et leur recommande la mise à l’arrêt immédiate des batteries NaS le temps d’identifier les causes de l’accident. Un communiqué de presse en ce sens est diffusé le 25/10. Il déclare l’arrêt total de la production (prévu jusqu’à la mi 2012) le 28/10 et publie le 19/12 une prévision de perte exceptionnelle de 60 milliards de Yens (612 M€) liée aux frais d’analyse de l’accident et de remise à niveau des installations existantes, en plus d’une perte de 50 milliards de yens (510 M€) de revenu net pour l’année fiscale en cours.

Deux autres incendies de moindre importance impliquant des batteries NaS sont connus : l’un survenu sur un site industriel à Oyama (Japon) le 15/02/2010 à 7h40 et éteint le surlendemain et l’autre dans une ferme éolienne à Kahuku (Etats-Unis) le 22/04/2011, maîtrisé avant l’arrivée des pompiers.

La batterie était composée de 40 modules comprenant chacun 4 blocs de 96 cellules. Selon l’analyse conduite par l’exploitant, la perte de confinement d’une cellule a provoqué l’écoulement du sodium fondu qu’elle contenait dans le sable remplissant un interstice entre 2 blocs contigus, et l’apparition d’un court-circuit entre ces derniers. L’installation ne disposant pas de fusibles entre les blocs, le courant s’est maintenu. Plusieurs cellules adjacentes ont pris feu et le sinistre auto-entretenu s’est alors propagé aux modules attenants.

A la suite de l’accident, le fabricant ajoute 3 protections : un fusible entre chaque bloc, des panneaux isolants entre les blocs pour éviter les courts-circuits en cas de fuite de matière en fusion, des panneaux coupe-feu entre les modules pour ralentir la propagation du feu. Il conseille l’installation d’un dispositif d’extinction spécifique (injection de vermiculite entre les modules) et remplace l’ensemble des modules en service.