Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de transformation et conservation de légumes, le dysfonctionnement de la station de traitement des eaux usées provoque la pollution d’une zone classée Natura 2000.

Le 19/09, 2 agents de l’ONEMA constatent la pollution d’un bras annexe de l’ADOUR, en aval de la tuyauterie de rejet de la station biologique à boues activées de l’usine et en informent l’inspection des installations classées le lendemain.

L’exploitant, contacté, indique que sa station de traitement a connu un dysfonctionnement dans la nuit du 7 au 8 septembre. Une panne électrique au niveau du clarificateur a entraîné l’arrêt des cannes d’aspiration des boues décantées et une augmentation du débit de rejet, liée à l’absence de recirculation des boues. Sans séparation des boues de traitement, ce rejet est similaire au contenu du dégazeur (eaux brunâtres) et, au moment de l’incident, un fort dépassement des paramètres DCO, MES, azote global, phosphore global en flux et en concentration est constaté. Par ailleurs, l’augmentation du débit en aval du clarificateur provoque la mise en route des 2 pompes du puisard qui fonctionnent normalement en secours l’une de l’autre, entraînant un rejet à un débit de 90 m³/h au lieu de 60 m³/h maximum avec une seule pompe.

A la suite de la déconnexion de la tuyauterie aérienne, ce rejet fortement chargé en MES, normalement prévu au niveau de l’ADOUR, s’effectue au niveau d’un bras annexe de la rivière inclus dans une zone Natura 2000. Les boues s’accumulent au sein de ce bras sur une hauteur variable (une dizaine de cm au niveau des berges et jusqu’à 50 cm en aval du rejet). La zone impactée est nettement visible compte-tenu de la coloration des boues et s’étend sur 250 à 300 m, jusqu’au point de confluence avec l’ADOUR. Les boues sont odorantes lorsqu’elles sont mises en mouvement, en particulier par le piétinement. Sur la base des mesures d’autosurveillance réalisées quotidiennement, l’exploitant évalue à 1,4 t la quantité de MES déversée dans le bras annexe.

Selon ce dernier, la déconnexion de la tuyauterie de rejet a été effectuée en 2008 à la suite de nombreuses dégradations de la partie aérienne de la tuyauterie écrasée ou perforée a priori par des véhicules qui l’ont enjambée. Les fuites qui en ont résulté ont rendu le terrain supportant la canalisation boueux et les réparations difficiles. La déconnexion avait pour but d’éviter les rejets intempestifs au niveau du sol. Cette tuyauterie, entre le bras annexe et l’ADOUR, est toujours présente et en état de fonctionnement malgré une brèche au niveau de la section plongeant sous les berges de l’ADOUR.

A la suite de cet incident, l’exploitant transmet à l’inspection des installations classées un premier rapport le 21/09, précisant notamment les circonstances de l’événement et les mesures mises en oeuvre pour restaurer le fonctionnement du clarificateur. Par ailleurs, l’exploitant s’engage à remettre en service le rejet à l’ADOUR pour le 23/09 et devra réaliser une étude relative à la localisation de son point de rejet en prenant en compte les différents enjeux de la zone. Un arrêté préfectoral de mise en demeure est rédigé visant la remise en service de la tuyauterie de rejet et, compte-tenu de la réparation nécessaire de la brèche, l’inspection des IC propose un délai de 24 h après la notification de l’arrêté pour la remise en service complète de la tuyauterie après réparation. L’inspection des IC propose également d’imposer par voie d’arrêté de mesures d’urgence la remise en état de la zone impactée.