Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Un orage provoque à 21h50 un délestage sur une ligne électrique aérienne de 63 kV alimentant une usine chimique dont une partie des unités est en arrêt quinquennal. Ce délestage entraîne le déclenchement de l’unité de production d’acide nitrique (HNO3) utilisé dans la fabrication des engrais azotés. Les sections haute et basse pression se décompriment automatiquement via les mises à l’air prévues à cet effet. Selon l’exploitant, 200 kg de dioxyde d’azote (NO2 très toxique par inhalation) sont rejetés à l’atmosphère durant 10 à 15 min par une cheminée de 90 m de haut.

Cette cheminée est en principe dimensionnée pour qu’aucune retombée au niveau du sol ne soit constatée. Les capteurs prévus pour suivre l’impact des rejets atmosphériques de l’établissement qui devaient être implantés à la demande de l’administration dans les communes proches ne sont pas encore tous installés, dont ceux des 2 communes sous le vent lors des faits. Un panache de fumées rousses est visible de loin, les habitants d’un hameau à 600 m à l’ouest du site alertent les services de secours qui mobilisent une centaine d’hommes sur les lieux vers 22 h. Ces derniers n’interviendront pas dans l’usine.

L’arrêt d’urgence a de plus sollicité les équipements de l’unité et notamment le circuit d’alimentation en ammoniac (NH3) utilisé pour la synthèse de l’HNO3. La fermeture rapide des vannes a entraîné l’ouverture de soupapes de sécurité et une fuite sur le presse-étoupe (joint) d’une vanne. La fuite provoque des rejets ponctuels d’NH3 liquide détectés par le réseau de capteurs dNH3 du site conduisant à la mise en sécurité automatique du parc de stockage et de distribution d’NH3 (sphères).

L’exploitant stabilise le fonctionnement de ses installations dans la nuit. L’alimentation électrique est rétablie vers 23 h mais la turbine vapeur de l’unité HNO3 doit refroidir durant 72 h avant redémarrage. Il n’y a ni victime, ni dommage notable à l’environnement.

Le site dispose d’une double alimentation électrique de 63 kV : 1 ligne enterrée pour l’alimentation principale et une ligne aérienne de secours potentiellement plus vulnérable aux aléas météorologiques… Chaque ligne a une source d’alimentation différente pour limiter les modes communs de défaillance. Lors de l’accident :

  • La ligne principale est consignée et en maintenance de longue durée (1 mois durant la période de grand arrêt) pour fiabiliser ses postes transformateurs. Le site n’est alimenté pendant ces travaux que par la ligne aérienne de secours et donc rendu plus vulnérable aux coupures d’alimentation. L’exploitant a informé le gestionnaire de réseau de l’indisponibilité de sa ligne d’alimentation principale.
  • Le délestage sur la ligne aérienne a été initié par le gestionnaire du réseau sans information préalable de l’exploitant.

L’étude des dangers du site n’avait pas envisagé de scénario de décompression direct à l’atmosphère de NO2 sur arrêt d’urgence de l’unité HNO3.

L’administration demande à l’exploitant d’inclure ce scénario dans son étude des dangers, de vérifier l’état des équipements fortement sollicités par l’arrêt d’urgence (soupapes, étanchéité des presses étoupes et des joints de bride, intégrité des circuits haute / basse pression et de leurs soufflets de dilatation, état des équipements sous pression), d’installer un analyseur de NOx capable de détecter les fortes concentrations dans la cheminée, de compléter l’installation des capteurs de NOx en périphérie du site et de capteurs d’impact atmosphérique dans les communes environnantes. L’exploitant doit enfin étudier la possibilité de réduire ses émissions de NOx lors des phases d’arrêt maîtrisé ou d’arrêt d’urgence de l’unité HNO3 et réaliser une étude technico-économique visant à renforcer la robustesse de l’organisation et des installations face aux défaillances de l’alimentation électrique de son site. Un épisode de rejet accidentel d’NH3 se produit 48 h plus tard, lors du redémarrage de l’unité voisine de fabrication de nitrate d’ammonium en solution chaude (ARIA 41424).