Pollution
Humain
Environnement
Economique

Tous les 5 ans, les cuves d’ammoniac (NH3) de l’usine doivent être soumises à une épreuve réglementaire. Pour cela, le NH3 est dégazé dans des conteneurs d’eau de 1 000 l. Ces derniers sont ensuite évacués dans un centre agréé. Cette opération est généralement réalisée pendant l’arrêt estival de 3 semaines. Lors de l’accident, l’arrêt n’est que de 2 semaines et l’opération est donc réalisée pendant l’exploitation du site.

En fin de matinée, le responsable de l’opération de dégazage s’apprête à démarrer l’intervention lorsque le technicien en charge de la station d’épuration de l’usine (STEP) lui propose d’évacuer directement les effluents ammoniaqués vers la station. Il pense en effet que le pH basique sera neutralisé par l’eau de rinçage acide de l’atelier de décapage. Ils décident de ne pas suivre la procédure sans en avertir leur hiérarchie. Le pH en entrée de station fluctue dans une plage importante centrée sur la valeur visée. Cependant, le pH de la bâche de neutralisation reste stable, confortant le technicien de la STEP dans son idée. L’opération s’achève à 17h40. De 17h50 à 19h46, la STEP passe en circuit fermé à cause d’un pH de sortie trop élevé. Des poissons morts sont retrouvés le lendemain dans le CROS où la STEP rejette ses effluents traités.

Suite à l’accident, l’exploitant décide que le dégazage des citernes sera désormais réalisé par 2 personnes afin que la 2ème contrôle le respect des consignes. Il modifie également le fonctionnement de la station. Elle passera en circuit fermé si le pH d’entrée est supérieur à 8 ou s’il est supérieur à 6 pendant plus de 10 min sur une heure glissante. Le passage en circuit ouvert ne pourra ensuite se faire que sur validation. Une étude de danger est réalisée sur la STEP et les modifications de l’installation sont soumises à une demande écrite.