Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une papeterie, un atelier est en cours de nettoyage en prévision d’un arrêt. Les cuves intérieures de peroxyde d’hydrogène (H2O2), de soude à 50 % (NaOH), de silicate de soude et de bisulfite de soude sont vidées et rincées. Leurs vannes de vidange sont en position ouverte. Leurs pompes sont en mode de recirculation pour éviter les cristallisations sauf celle du H2O2, arrêtée depuis plusieurs semaines.

A 13 h, les pompes sont mises en marche en mode automatique. Les vannes automatiques situées entre les organes de sectionnement manuels et les cuves intérieures s’ouvrent pour une raison indéterminée (problème d’automate ou mauvaise manipulation ?). Les cuves nettoyées sont alors alimentées et les produits débordent des rétentions. Les pompes ne s’arrêtent pas, le niveau de consigne de remplissage des cuves n’étant pas atteint. Les produits se mélangent dans une seconde rétention au sol et le H2O2 se décompose en oxygène (O2) et en eau (H2O) par une réaction exothermique auto-catalysée. La chaleur entraîne l’évaporation de l’eau des solutions et génère un important brouillard dans le bâtiment. Le volume perdu de chaque produit est estimé entre 1 et 1,5 m³. Les employés appellent les secours.

Les pompiers établissent un périmètre de sécurité. Le mélange, de pH basique, est recueilli dans le bassin tampon de la station d’épuration du site et neutralisé à l’acide avant son envoi dans les lagunes biologiques. Le périmètre de sécurité est levé à 17 h. L’inspection des installations classées est informée de l’accident. L’exploitant neutralise l’automate de l’atelier, met les pompes en recirculation en mode manuel, ferme et cadenasse la vanne manuelle du stockage d’H2O2, bloque l’arrivée d’air comprimé pour empêcher l’ouverture des vannes automatiques et règle la consigne de niveau des cuves intérieures à 0.