Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Dans une zone commerciale de Canberra, un feu se déclare vers 23 h dans une société déchlorinant et recyclant des PCB (interdits depuis 1986 en Australie) et huiles de transformateurs électriques. Une colonne de fumée noire s’élève à 800 m et le toit du bâtiment s’effondre. La police évacue des centaines de campeurs et de riverains proches et coupe les principaux axes de circulation du secteur. Entre 2 h et 2h30, une vingtaine d’explosions se produit, suivie de boules de feu atteignant 200 m de haut. Les sismographes de l’université la plus proche enregistrent 7 secousses de faible amplitude. Les autorités dispersent une cinquantaine de badauds, certains en pyjama, venus admirer les boules de feu. En raison du potentiel toxique des fumées, les habitants dans un rayon de 10 km sont invités par messages téléphoniques relayés par les média locaux à rester confinés chez eux, ainsi qu’à ne pas utiliser de chauffages et de climatiseurs. Certains fuient de leur domicile en voiture. Les pompiers ont des difficultés à intervenir à proximité du foyer en raison de la violence de l’incendie et du potentiel toxique des fumées (phosgène, métaux lourds…). Durant les 8 premières heures, l’intervention se limite à contenir le foyer dans l’attente d’une stratégie d’attaque globale avec des moyens supplémentaires. A 8 h, la zone de confinement est réduite à 300 m, les mesures atmosphériques ne signalant pas de danger pour la population. D’important moyens terrestres et aérien (hélicoptères, fourgons mousses, équipements ARI…) sont engagés ; tous les stocks et types de mousse disponibles sur Canberra et sa région sont utilisés. Une cellule de risque chimique effectue durant 72 h des mesures de toxicité dans l’atmosphère. Un changement de direction du vent à 16 h entraîne le confinement de 4 nouveaux secteurs résidentiels. A 7h30 le 16/09, les autorités décident de fermer une soixantaine d’écoles. Certains élèves, dont les familles n’ont pas reçu les messages d’alerte, sont emmenés par les bus scolaires dans des centres d’accueil. Le feu est circonscrit vers 10 h et éteint le 17/09 à 10 h, après une reprise vers 4 h.

Un secouriste a été incommodé par les fumées. Les autorités estiment que 600 000 l d’huile et 200 l de sodium utilisé pour la déchlorination ont brûlés durant 20 h. La population retrouvant ses logements reçoit des consignes de sécurité. Les abords du site restent interdits le week-end pour permettre le nettoyage des cendres et des résidus de l’incendie. Une pollution des réseaux d’égouts et des cours d’eau est redoutée, des jetées en terre sont érigées sur les berges. Le service de l’environnement prélève des échantillons de sol, d’air et d’eau dans le secteur sinistré pour être analysés au regard des concentrations en métaux lourds et polluants organiques persistants (POP) ; aucune contamination susceptible d’entraîner un risque chronique pour les riverains n’est relevée. L’inspection du travail, l’agence de protection de l’environnement et les services de secours effectuent des enquêtes. Depuis 2005, l’exploitant avait signalé 3 sinistre dans son ancien établissement mais n’avait pas déclaré sa nouvelle localisation et devait la régulariser. Les autorités évoquent une amende de 30 000 dollars australiens pour défaut de déclaration.

Ces autorités reconnaissent des lacunes dans l’information de la population. Les messages envoyés à 1h38 et 3h19 sur les téléphones portables contenaient des fautes d’orthographes amenant certaines personnes à croire à un canular. Ces fautes sont dues au logiciel de synthèse vocale utilisé pour appeler les lignes fixes. Pour permettre une bonne prononciation, les opérateurs sont contraints de saisir le texte en phonétique. C’est ce texte en phonétique qui a été envoyé par erreur sur les portables. De plus, le message de 3h19 demandant le confinement dans un rayon de 10 km n’a pas été transmis à toute la population concernée, alors qu’un résident de Venise (Italie) l’a reçu. Les listes d’appel étaient basées sur les adresse de facturation des portables et sur les annuaires des lignes fixes, les personnes ayant déménagé récemment sans changer leur adresse de facturation ou celles ayant débranché leur téléphone fixe pour la nuit n’ont donc pas pu être contactées. De plus, la transmission simultanée de l’alerte à l’ensemble des téléphones aurait demandé 7 h (encombrement du réseau). Les autorités modifient la procédure en préférant une alerte zone par zone plus rapide qu’une alerte globale.