Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 19 h, un feu se déclare sur un tas de déchets de 5 000 m² sur 6 m de haut constitué de cartons, papiers, morceaux de bois, ferrailles plastiques et déchets de chantiers (laine de verre, placoplâtre) situé à proximité d’un local désaffecté sur un site de tri et de valorisation de déchets non dangereux. Les pompiers interviennent avec 5 engins et 30 hommes pour attaquer le foyer avec 7 lances dont 1 à mousse. La réserve d’eau de 400m³ du site étant insuffisante, l’eau est prélevée sur le réseau public et dans la Garonne. Le feu se propage au bâtiment désaffecté. En raison de l’importante fumée, visible à plusieurs km du site, l’entreprise voisine suspend son activité pour la journée, provoquant le chômage technique pour 10 employés. La population riveraine contacte l’administration pour signaler son inquiétude. Les relevés atmosphériques effectués régulièrement à l’extérieur du site dans un rayon de 2 km se révèlent négatifs. Ceux sur le site laissent apparaître 50 ppm de CO et des traces d’acide. Les employés aident les pompiers à dégager les tas de déchets intacts aux moyens de tracto-pelles.

Aucun blessé n’est à déplorer et, en fin de soirée, aucun risque de propagation n’est plus à craindre. Vu l’étendue du foyer, une réunion de coordination se déroule sur le site le lendemain avec un responsable de l’établissement et des représentants de la mairie, de l’inspection des installations classées et des pompiers. Jusqu’à l’extinction complète du sinistre, il est demandé à l’entreprise de cesser les apports de déchets sur le site, de mobiliser son personnel pour travailler sans discontinuer au minimum pendant la période diurne, et de disposer de moyens hydrauliques équivalents à ceux utilisés lors de l’extinction (débit de 2 000 l/min) pour rabattre les fumées provenant des tas de déchets. Les opérations d’extinction par étalement et refroidissement de petits tas se poursuivent pendant la nuit et les 4 jours suivants, jusqu’à la maîtrise totale du sinistre dont l’origine reste inconnue.

Le stock de déchet non dangereux en attente de tri était très important car le site ne fonctionnait qu’à 50% de sa capacité en raison des travaux de construction d’une nouvelle chaîne automatique de tri qui devait démarrer 10 jours après. Le volume d’eau d’extinction disponible a été insuffisant en regard du volume de déchets stockés, 20 000 m³ ayant été nécessaire à l’extinction et au rabattage des fumées. La situation administrative du site n’était pas régulière (hauteur et volume de déchets largement supérieurs aux limites autorisées, espacement des tas de déchets insuffisant, absence d’agents d’extinction adaptés à la nature des déchets). De plus, la nature des déchets stockés le jour de l’accident n’était pas prévue dans le dossier de régularisation déposé par l’exploitant. L’administration demande à l’exploitant d’évacuer de son site les déchets brûlés et arrosés, et de stopper l’arrivée de nouveaux déchets pour que son personnel se consacre à la gestion post-accidentelle du sinistre. La mise en place d’une surveillance des eaux souterraines est aussi demandée, car une partie des eaux d’extinction n’a pu être confinée sur le site. En mars 2010, un feu avait pris dans un stock de carcasses dépolluées de téléviseurs et d’ordinateurs; l’hypothèse d’une malveillance était alors évoquée par la direction. Depuis 1 an, l’administration avait constaté une dégradation des conditions d’exploitation sur le site.