Un incendie se déclare vers 5 h dans l’unité de séchage des boues en arrêt depuis la veille, dans une station d’épuration fortement automatisée. L’agent de quart reçoit une alarme de défaut sur un silo de stockage des boues séchées à 5h54, puis une autre 3 mn après signalant une fuite de gaz dans la chaufferie de l’unité. Il prévient les agents d’exploitation présent sur le site qui ferment les vannes d’alimentation en gaz, mais ne détectent aucune fuite dans la chaufferie. Ils se rendent alors en salle de contrôle de l’unité et constatent la présence de fumées dans le local des séchoirs thermiques et un point chaud sur le refroidisseur d’un granulateur dans l’atelier de fabrication des pellets. Ils coupent l’alimentation électrique du local en actionnant les arrêts d’urgence, ferment la porte du bâtiment et demandent au poste de garde du site d’alerter les services de secours et d’incendie. Un camion arrivant sur le site pour livrer de l’azote est refoulé. Les pompiers arrivent sur site à 7 h et demandent à l’exploitant, après reconnaissance des lieux, de stopper la ventilation du bâtiment, d’ouvrir les portes de l’atelier granulateur et les trappes de désenfumage pour évacuer les fumées. Ils combattent le foyer qui est maîtrisé vers 8h30. Aucune victime ou impact sur l’environnement n’est enregistré. Des appareils de mesure, quelques éclairages et caillebotis ainsi que les alimentations électriques et les automates de pilotage du granulateur et d’un cribleur sont endommagés.L’exploitant informe la commune de l’accident.

L’origine du départ de feu se situe dans le bas du refroidisseur, à l’entrée du cribleur. Il est dû à la présence de granulés chauds dans cette partie de l’installation. Après l’arrêt de l’unité la veille au soir, tous les granulés produits par le granulateur n’ont pas été évacués vers le crible. Une quantité de granulés est restée dans le refroidisseur. Le granulateur a continué de fonctionner quelques instants pour vider totalement son bac d’alimentation en boue séchée, remplissant ainsi en granulés le bas du refroidisseur, sans que le niveau des granulés produits anormalement atteigne la sonde de déclenchement du crible. Le système de ventilation assurant le refroidissement ayant été arrêté, les granulés confinés dans le refroidisseur sont restés chaud. Le feu a couvé toute la nuit, avant de se déclarer le lendemain au petit matin. L’exploitant modifie les séquences de demande d’arrêt programmées dans l’automate pilotant l’unité afin que les produits (boues et granulés) restant dans les équipements de l’atelier soient complétement évacués une fois la séquence d’arrêt terminée. Il améliore la surveillance des points chauds dans les endroits suceptibles d’accumuler des produits chauds et de provoquer un départ de feu. Le système de lutte anti-incendie de l’unité est également amélioré.