Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Peu avant 9 h, de fortes odeurs ‘de gaz’ sont ressenties dans l’agglomération lyonnaise générant une inquiétude importante et des mouvements de population. Plus de mille appels, déclenchant de manière intempestive 5 procédures d’intervention pour fuite de gaz, sont reçus par les secours en 1 h. Trois personnes victimes de légers problèmes respiratoires font l’objet d’intervention pour secours à personne dont une est conduite en milieu hospitalier. De très nombreux appels sont également enregistrés par les services de police, les mairies ainsi que par les services du gaz (plus de 220 appels entre 9 h et 10h45 pour un nombre habituel de 4 ou 5). De nombreux bâtiments de bureaux, commerciaux ou d’habitation sont spontanément évacués. Dès la perception des odeurs au niveau de la raffinerie (à 9 h), les causes sont recherchées et attribuées à un incident en cours de traitement sur site et bien identifié par l’exploitant : le déclenchement à 8 h d’une unité de récupération de soufre, ayant entraîné une augmentation temporaire des émissions de SO2, sans toutefois conduire à un dépassement ni du seuil réglementaire journalier des normes à l’émission, ni des seuils de qualité de l’air sur les capteurs du réseau de surveillance de la qualité de l’air (COPARLY). La raffinerie communique vers 11 h sur ce scénario et l’inspection des installations classées effectue une enquête. La préfecture publie un communiqué de presse. L’analyse des éléments collectés les jours suivant met en évidence l’incohérence de ce scénario avec la typologie des odeurs perçues comme l’attestent les modélisations de dispersions atmosphériques effectuées pour le SO2 notamment. La poursuite des investigations met en évidence comme source d’odeurs une opération programmée de régénération de tamis moléculaire (utilisés pour piéger les composés soufrés dits mercaptans dans les Gaz de Pétrole Liquéfiés). Cette opération, non recherchée comme cause dans un premier temps car non incidentelle, s’est trouvée en cours de manière concomitante au déclenchement des usines à soufre (pic de désorption des mercaptans à 8h45). L’opération prévoit l’envoi des mercaptans à la torche pour brûlage. Elle utilise pour ce faire un flux d’azote important permettant de désorber les mercaptans des tamis. Ce flux d’azote chargé en mercaptans est ensuite envoyé à la torche ; l’importance du flux d’azote combinée au flux de vapeur et à un débit de gaz inflammable en proportion insuffisante, a conduit, à une baisse de l’efficacité de combustion de la torche pendant cette période générant de fait une émission de mercaptans. Le nuage poussé par un vent de sud, s’est dirigé vers l’agglomération lyonnaise en provoquant les odeurs ressenties. Les modélisations de la dispersion atmosphérique du nuage de mercaptans réalisées sur la base de ce scénario corroborent en tous points les constats faits à chaud (déroulement dans le temps, propagation du nuage, etc…). L’exploitant recherche des pistes permettant d’éviter que l’épisode ne se reproduise et des voies d’amélioration sur sa capacité à réagir sur des épisodes d’odeurs, non nécessairement incidentels. En effet, les autorités avaient déploré l’information tardive de la part de l’exploitant (2 h après l’événement), n’ayant pu leur permettre d’apaiser les inquiétudes de la population.