Pollution
Humain
Environnement
Economique

En période de fortes chaleurs, un feu se déclare vers 15h15 dans un centre d’enfouissement des déchets ménagers et industriels non dangereux, au niveau du front de taille d’une alvéole de 3 000 m² contenant des déchets à l’air libre, en cours d’enfouissement. Les employés du site étouffent le feu en le couvrant de terre avec une tractopelle et une vingtaine de pompiers refroidit avec des lances la zone sinistrée qui comporte des poches de biogaz (gaz de fermentation) et de nombreux conduits pour le canaliser. Une épaisse fumée noire se dégage de l’incendie mais les réseaux de drain et de transport du biogaz ne sont pas touchés. Un technicien extérieur, spécialisé dans le contrôle d’émanations toxiques, effectue des mesures de toxicité dans l’air qui s’avèrent négatives. Le sinistre est maîtrisé vers 19 h. Le feu reprend 3 jours après en soirée et se propage sur le flanc de l’alvéole déjà accidentée, provoquant l’exaspération des riverains qui bloquent le site pour exiger une meilleure surveillance de celui-ci, les deux incendies ayant été détectés par des voisins. Pour lever le blocage, l’exploitant prend les mesures suivantes :

  • travaux d’urgence pour empêcher le renouvellement de l’incendie : couverture de l’alvéole accidentée avec des matériaux inertes après étalement de ses déchets, séparation de la zone chaude de l’alvéole avec celle de poursuite d’exploitation par une digue de 1 x 0,8 m, réparation de la géomembrane superficielle de la digue qui a été endommagée par l’incendie ;
  • mise en place d’une surveillance permanente du site et d’un système d’astreinte pendant la durée des travaux, une solution définitive de surveillance et d’astreinte est proposée à l’issue des travaux

Un contrôle thermique nocturne effectué 21 jours après l’accident montre qu’un secteur de l’alvéole dépasse encore les 40° C sur le flanc de talus d’où s’échappent des fumerolles et une odeur de déchets brûlés par des fissures ouvertes en partie haute. L’exploitant surveille cette zone pour limiter les entrées d’air dans le confinement car l’oxygène peut réactiver l’incendie, recharge en matériaux la zone de fissure pour parfaire le confinement et suit l’évolution de celui-ci (température, état de surface, tassements)

L’exploitant modifie également la procédure à appliquer en cas de forte chaleur sur ses différents sites d’enfouissement de déchets: disponibilité d’un stock de matériaux facilement accessible permettant de recouvrir la zone ouverte de l’alvéole en exploitation d’une couche de 0,2 m en cas de problème, disponibilité des engins du site en dehors des heures de fonctionnement avec masque à cartouche dans les cabines, réduction des surfaces en exploitation dans la mesure du possible, recouvrement des talus et front de taille par des matériaux à l’avancement.

L’inspection des IC demande également à l’exploitant de contrôler l’intégrité des drains de collecte des lixiviats dans l’alvéole, l’étanchéité des géomembranes de flancs et de fond du casier en exploitation à l’occasion de la réparation de la géomembrane de la digue de séparation. Un contrôle des eaux souterraines en aval hydraulique de l’alvéole est également demandé pour vérifier l’absence de fuite de lixiviats.