Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 23h45, une patrouille de gendarmerie repère un départ de feu dans un centre de valorisation de déchets banals triés en zone industrielle et alerte les services de secours. Un violent incendie se développe dans un bâtiment de 2 000 m² abritant plusieurs centaines de tonnes de balles textiles et polyéthylène et se propage aux balles de papiers/cartons/plastiques stockées en façade du bâtiment. Plus de 140 pompiers et une trentaine d’engins (dont 3 fourgons pompes, 7 camions citernes, 2 motopompes) luttent à l’aide de 9 lances, dont une lance canon contre des flammes de plusieurs mètres. Le feu s’est propagé à 1 hangar de 1 700 m² et à 2 aires de stockage extérieures contenant 3 000 m³ de déchets banals de type polyuréthane, papier/cartons, métaux et refus de tri. Les pompiers protègent en priorité un bâtiment de 360 m² stockant des produits dangereux (solvants usagés) et la presse à métal (essentiel à l’activité) sur les zones de stockage de ferrailles et de véhicules hors d’usage. Le feu menace une forêt voisine et un refuge de la SPA qui est évacué à 2 h. Des salariés, rappelés dans la nuit, prêtent main forte aux secours pour aider au déblaiement des stocks de déchets. Le débit du réseau incendie du site se révélant insuffisant, de l’eau doit être pompée dans la réserve incendie de la zone industrielle, d’une capacité de 800 m³ et implantée à 400 m du site. Les foyers sont alors attaqués avec de la mousse et la réserve de la Z.I doit être réapprovisionnée par des camions citernes.

Les pompiers maitrisent le sinistre à 6 h le lendemain et quittent les lieux vers 12h30. L’exploitant nettoie le site et arrose les déchets brûlés pour les refroidir les 2 jours suivants. Le bâtiment de tri mécanisé de 2 000 m², le poste de distribution de carburants et 3 engins de manutention sont détruits, le hangar de 1 700 m² est fortement endommagé et d’importantes pertes de production sont enregistrées : 300 t de déchets ont brûlé et 1 200 t de déchets invendables doivent être enfouis. Les dommages et frais de nettoyage sont évalués à plus de 4 millions d’euros. Les 2 500 m³ d’eau d’extinction n’ont pas pu être retenus sur le site mais des contrôles de pH et de paramètres organiques dans l’eau et les sédiments ne montrent pas d’impact sur les 2 ruisseaux proches du site ; aucune mortalité piscicole n’est constatée. Les capteurs de qualité de l’air les plus proches ne relèvent pas d’anomalies. La gestion des déchets liée à la collecte des déchetteries périphériques constitue un problème en raison de l’indisponibilité provisoire du site. L’origine du feu est inconnue, le dernier employé avait quitté le site à 21 h. Le site avait déjà été victime en 2004 d’un incendie d’origine malveillante. L’exploitant met en place un gardiennage du site, sépare les stockages de déchets plastiques des autres et améliore les moyens passifs de lutte incendie ; en particulier les moyens de détection incendie jusqu’alors inexistants.