Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors de la synthèse d’un intermédiaire pharmaceutique sur un site de chimie fine, un opérateur achève vers 16h40 le chargement d’un fût de xylène dans un réacteur par aspiration sous vide quand le fût déborde ; une forte odeur d’ammoniac (NH3) se répand dans l’atelier. Quelques minutes plus tard, le disque de sécurité du réacteur se rompt à 1 bar et une trentaine de kg d’NH3 gazeux est rejetée à l’atmosphère par les évents de l’atelier, la température du réacteur atteignant 78 °C. L’opérateur ferme la vanne entre le réacteur et la colonne de neutralisation des gaz réactionnels ou scrubber, puis met le réacteur en refroidissement, une partie de l’NH3 a été neutralisée dans le scrubber. L’odeur d’NH3 sera perceptible sous le vent au voisinage du site.

L’enquête de l’exploitant montre que l’une des matières premières de la synthèse, l’amidure de lithium (LiNH2), base forte chargée dans le réacteur juste avant le xylène, s’est violemment décomposée en présence d’eau pour former de l’NH3 gazeux. L’eau présente dans le scrubber, aspirée dans le mélange réactionnel lors de la mise sous vide du réacteur (- 0,6 bar) a réagit avec l’amidure de lithium, entraînant la formation d’NH3 gazeux et la surpression. Le chargement du xylène en fût par aspiration sous vide n’était pas adapté en raison de la liaison directe entre le scrubber et le réacteur. Le choix de cette méthode de chargement est du à un manque de formation de l’opérateur et au changement du conditionnement du xylène (en fût au lieu de vrac) qui aurait dû entraîner une modification de la procédure de chargement. L’exploitant installe un dispositif anti-retour entre le réacteur et le scrubber. Les procédures de chargement des matières premières et d’utilisation du scrubber sont modifiées pour tenir compte du type de conditionnement des matières premières. La formation des opérateurs est complétée.