Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de matières plastiques de base, une fuite de 3 t d’un mélange de styrène / pentane gazeux, de billes de PE et d’eau survient à 13h47 sur la bride d’un piquage situé sur le dôme d’un réacteur de 50 m³ en fin de polymérisation. Les détecteurs de l’unité donne l’alerte vers 14h15, ce qui provoque l’arrêt des pompes de transfert de styrène et de pentane dans le réacteur. Un opérateur alerte les pompiers à 14h20 depuis la salle de contrôle (SdC). Ces derniers arrivent sur site à 14h40 avec 36 hommes alors que l’exploitant déclenche son POI et que les 39 employés présents dans l’usine sont évacués, sauf 2 opérateurs qui restent en SdC pour lancer le refroidissement puis la vidange du réacteur pendant que les pompiers installent 2 lances en queue de carpe autour du réacteur pour abattre les gaz. Les mesures d’explosimétrie effectuées par les pompiers sont négatives. Le réacteur est ensuite rincé à l’azote. Le POI est levé vers 16h30. L’exploitant alerte l’inspection des installations classées et envoie un communiqué de presse. Il fait éliminer les 70 t de mélange réactionnel issus de la vidange et nettoie le réacteur, l’eau et les billes de PE étant confinés dans les caniveaux et la fosse de relévement. La quantité de styrène relâchée est estimée à 200 kg et celle de pentane négligeable. L’usine redémarre 4 jours ½ après.

Le réacteur avait été redémarré la veille à l’issu d’une phase de test où un capteur de niveau de type radar – installé sur le piquage 3 jours avant – avait du être démonté suite à son encrassement. Faute de disponibilité des opérateurs habituels occupé par le remplacement de la garniture mécanique de l’agitateur, c’est un opérateur spécialiste de l’instrumentation qui avait démonté le capteur et mis en place un tampon et un joint sur la bride. Le joint plein plat et le tampon plat installés ne sont pas adaptés à la bride à emboîtement, mais les conditions du test de pression avant remise en service (P = 7 bar) ne permettent pas de révéler cette erreur de montage. C’est seulement en fin de polymérisation , quand la pression dans le réacteur a dépassé 9 bar, que la fuite s’est déclarée.

L’exploitant :

  • rappelle aux opérateurs de maintenance les principes d’étanchéité et de montage des brides à emboîtement ;
  • met en place un test de pression à 10 bar (Ps max = 15 bar)
  • améliore la procédure de test d’étanchéité de l’usine avec pour principe l’utilisation d’une pression de test supérieure à la pression de fonctionnement