Pollution
Humain
Environnement
Economique

Après un week end, un carrossier découvre vers 8h30 le terrain de son atelier maculé d’une couche de 10 cm hydrocarbures ainsi que la voirie environnante, 2 portails, 2 voitures et une allée d’arbustes. Il alerte l’exploitant du site voisin spécialisé dans le traitement des eaux souillées par des hydrocarbures par séparation de phase (chauffage du mélange eau / hydrocarbures à 60° par un thermoplongeur dans une cuve de 15 m³, la phase hydrocarbure est récupérée en surface). L’exploitant examine la cuve de séparation et découvre que la moitié de son contenu initial (soit 5 m³) a été projetée par le trou d’homme dans un rayon de 50 m et sur une surface de 1 000 m². Il procède au pompage du liquide dans un fossé souillé, au décapage des terres polluées au moyen d’une pelle mécanique puis avec de l’eau sous pression ; les effluents de nettoyage étant récupérés et traités par ses soins. Une pollution des eaux pluviales par ruissellement sur le sol souillé est envisagée mais n’a pu être constatée. Il alerte l’inspection des IC mais pas les services de secours.

L’enquête menée par l’exploitant montre que l’opérateur en charge de la surveillance de la cuve de séparation a oublié d’arrêter l’alimentation électrique de la canne chauffante (thermoplongeur) le vendredi en fin d’après midi, comme il en avait la consigne orale à chaque fin de journée. La température du mélange eau / hydrocarbure a augmenté pendant le week end jusqu’à la vaporisation brutale de la phase aqueuse (phénomène de détente explosive de vapeur, proche d’un Boil over mais sans inflammation des hydrocarbures), provoquant l’éjection de la phase hydrocarbure par le trou d’homme non obturé. Une voisine, habitant à 150 m du site, témoigne avoir entendu comme un « coup de fusil » le dimanche matin. L’inspection des IC se rend sur place et constate que l’exploitant ne possède pas de procédure écrite d’utilisation de la canne chauffante, ni de système de contrôle de la chauffe (pas de thermostat) ou de régulation automatique de la chauffe si la température du mélange dépasse la température d’exploitation. Ce scénario d’accident n’était pas inclus dans l’analyse des risques menée par l’exploitant. Un contrôle de l’état de la cuve est demandé avant redémarrage, ainsi qu’une actualisation de l’étude des dangers pour mieux prendre en compte les risques liés aux traitements des hydrocarbures. L’exploitant met en place une régulation de la température et envisage un procédé alternatif pour effectuer la séparation eau / hydrocarbure.