Pollution
Humain
Environnement
Economique

L’atelier de purification de chlore d’un site de fabrication de produits chimiques est mis à l’arrêt pendant la nuit pour préparer une opération de maintenance (changement d’une soupape de sécurité). Lors de la procédure d’élimination du chlore dans l’unité de traitement des gaz non liquéfiables issus de la production de chlore par électrolyse (O2, N2, H2, CO2), la montée de tétrachlorure de carbone (CCl4, produit classé toxique et dangereux pour la couche d’ozone, employé en quantité limitée par dérogation de la Commission Européenne pour récupérer le chlore dans les effluents gazeux de l’atelier) en tête de la colonne de purification déclenche successivement deux alarmes de température haute qui sont acquittées par l’opérateur sans action corrective de sa part. L’important débit d’air dans la colonne d’abattage, située en aval de la colonne de purification, entraîne le strippage du CCl4, provoquant l’émission de 4,7 t de produit à l’atmosphère pendant 150 minutes avec un débit de 1 800 kg/h. Le niveau de CCl4 baisse alors dans la colonne de purification jusqu’à déclencher l’alarme de niveau bas, qui amène l’opérateur à arrêter la procédure.

L’exploitant n’identifie l’émission accidentelle de CCl4 que 3 jours après l’accident et informe l’inspection des IC le lendemain de cette identification, après quantification et qualification des rejets. Aucune odeur caractéristique de CCl4 n’a été signalée pendant l’émission et aucun impact notable sur les effluents du site n’est relevé par l’exploitant, car le CCl4 a été totalement strippé dans la colonne d’abattage. Une modélisation de la dispersion du nuage a posteriori montre qu’il n’y aurait eu aucun effet toxique sur les salariés ou en dehors du site. Après analyse, un capteur de température est ajouté sur la colonne pour introduire une alarme température dédiée “sécurité” dans l’automate de conduite du procédé.