Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 9h30, une usine de formulation et conditionnement de produits d’entretien réceptionne un chargement d’acide chlorhydrique (HCl) à 30 % livré par camion-citerne. Ne connaissant pas le volume d’HCl dans la cuve de 30 m³ en raison d’un dysfonctionnement de la jauge (flotteur), le chauffeur livreur sur-remplit le réservoir ; 500 l d’acide se répandent sur le sol étanche mais ne formant pas rétention et atteignent le réseau d’eaux pluviales, provoquant des émanations acides. Les 40 employés sont évacués ; l’un d’entre eux, asthmatique et qui ressent une gêne respiratoire est examiné à l’hôpital, sans conséquence.

Les équipes de 1ère intervention du site, munies de masques respiratoires, sont relayées par les pompiers d’une cellule mobile d’intervention contre les risques chimiques qui déploient un périmètre de sécurité. Équipés d’ARI pour certains et de scaphandres pour d’autres, les pompiers neutralisent l’acide avec du carbonate de sodium (Na2CO3) et mettent en place un obturateur pour limiter le déversement dans un puisard de l’établissement via le réseau des eaux pluviales. En parallèle, ils vidangent l’eau acidifiée d’un dégazeur (capacité de 200 l remplie d’eau qui traite les vapeurs émises lors du remplissage de la cuve) situé à proximité du réservoir.

Le mélange de Na2CO3 et de HCl forme une “croûte” de chlorure de sodium (sel) qui est récupérée dans des emballages spécifiques pour élimination. Une société privée pompe l’écoulement d’acide au niveau du puisard, récupérant ainsi la totalité de l’HCl déversé dans ce dernier et dans le réseau d’eaux pluviales.

Selon le constructeur, une sécurité de niveau haut équipe le réservoir pour prévenir tout débordement vers le dégazeur, mais personne n’a fait état de cette alarme ou signalé son fonctionnement lors des événements. Les traces visibles en partie basse du mur situé derrière la cuve et l’analyse des eaux du dégazeur (concentration en acide mesurée : 31 %) montrent que l’HCl s’est écoulé par la ligne de collecte des vapeurs vers le dégazeur puis par l’évent de ce dernier.

Le personnel précise que, la jauge n’étant pas fiable, il effectue des calculs à partir des quantités utilisées pour estimer le volume restant dans le réservoir et déclencher les ré-approvisionnements. L’exploitant revoit la procédure et les consignes de dépotage ainsi que l’ensemble des barrières de sécurité visant à prévenir tout débordement par sur-remplissage. L’inspection des installations classées et la police se sont rendues sur place.