Pollution
Humain
Environnement
Economique

En début d’après midi, un site de fabrication de colorants et de pigments essaie de redémarrer manuellement à chaud (arrêt court < 8 h, masses catalytiques encore chaudes) son unité de fabrication d'acide sulfurique après une matinée de maintenance. Les 2 premiers essais de démarrage ayant échoué, l'opérateur ouvre la vanne d'alimentation en soufre au maximum autorisé (60 %) vers 14h36, provoquant un pic d'arrivée de soufre dans le brûleur (11 t/h pendant 1 min). Les capteurs de SO2 installés en cheminée de l'usine saturent rapidement (teneur > 1 000 ppm) et l’opérateur diminue l’ouverture des vannes pour réduire l’arrivée en soufre à 50 % (10 t/h), puis 40 % (9 t/h). Il augmente la quantité d’air dans le brûleur pour améliorer le taux de conversion du SO2, formé par la combustion du soufre, en SO3 puis acide sulfurique (procédé de double absorption). A 14h41, l’arrivée est stabilisée à 6t/h mais l’épisode a provoqué un pic de pollution accidentel de 708 kg de SO2 pendant au moins 2 min. Un capteur de qualité de l’air, installé à 1 600 m sous le vent du site, enregistre une teneur de 0.32 ppm en moyenne pendant 15 min et un pic à 1 ppm (valeur 5 fois supérieure au seuil local d’information des populations fixé à 0,2 ppm sur 1 h), la teneur en SO2 ne redevient normale que vers 15 h. Le capteur de l’usine reste saturé à 1 000 ppm jusqu’à 15 h. L’exploitant informe la zone portuaire proche de l’accident, ainsi qu’une société voisine, l’inspection des IC et le comité local d’information et de concertation (CLIC). Deux personnes travaillant à l’extérieur dans le terminal portuaire riverain, situé aussi sous le vent du site, sont incommodées. Elles sont hospitalisées mais ressortent le soir même, les examens n’ayant rien révélé. Deux employés de la société voisine sont aussi incommodés et passent un examen médical.

Les problèmes rencontrés lors du démarrage à chaud viennent de l’instabilité du débit de soufre lors de cette phase, liée à des bulles d’air présentes dans le soufre liquide envoyé dans le brûleur. Lors des arrêts, même courts, de l’unité; le soufre redescendrait par gravité vers la fosse et au redémarrage des bulles d’air seraient présentes. L’exploitant modifie la procédure de redémarrage à chaud (blocage de la vanne à 4,3 t/h au maximum) et corrige l’instabilité du débit en soufre.