Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Un feu se déclare à 19h25 dans un dépôt de produits chimiques sans activité lors des faits. Un commercial de l’entreprise alerte les secours. Les flammes concernent la zone de stockage des acides, bases et peroxydes rassemblant 28 cuves dans une rétention générale compartimentée selon la nature des produits. Cette zone est séparée de celle accueillant les produits inflammables. L’entreprise est implantée en zone industrielle entre l’aéroport de Lyon-Bron, Eurexpo et le contournement Est de l’agglomération. Une aire d’accueil des gens du voyage est à 500 m.

Le POI du site et le PPI de la préfecture sont déclenchés. Les pompiers équipés d’ARI installent un rideau d’eau pour éviter la propagation des flammes, puis attaquent le sinistre à la mousse. Les moyens mousse de la raffinerie de Feyzin arrivant en renfort seront renvoyés avant d’arriver à destination. Le réseau d’évacuation des eaux du site est isolé dès le début de l’intervention. Les forces de l’ordre établissent un périmètre de sécurité de 800 m et confinent les hôtels. La municipalité, le service d’assainissement et l’inspection des installations classées se rendent sur place. Le feu est maîtrisé à 22h15 et le PPI est levé. Les secours surveillent les lieux durant la nuit. Au final, près de 200 pompiers et policiers se sont relayés. Lors de l’intervention, 1 pompier a chuté dans la rétention et s’est légèrement brûlé aux mollets ; il sera brièvement hospitalisé. Les dommages sont importants sur les stockages du site et bloquent pendant plus de 2 ans une grande partie de l’activité du site, dont a fourniture de lessive de soude très demandé par les clients locaux. Un communiqué de presse a été établi.

Un peu de mousse est sorti de la rétention, le pH des eaux dans le réseau du site est neutre. Les mesures atmosphériques indiquent 10 ppm d’HCl au-dessus de la rétention, mais aucunes traces d’HCl, d’NH3 et de Cl2 ne seront relevées en périphérie du site. L’inspection des IC retourne sur place le lendemain. L’exploitant organise le dépotage des rétentions et des cuves endommagées, ainsi que le nettoyage des réseaux d’eaux. Les différents déchets seront éliminés en centre de traitement. La cuvette de rétention ne semble pas avoir souffert de l’accident.

Les flammes ont atteint plusieurs cuves de produits (la première valeur correspond à la quantité de produit dans la cuve, celle entre parenthèse à sa capacité):

  • 6 sont détruites : 50 t d’acide chlorhydrique (HCl, 30 m³), 23 t de potasse (KOH, 30 m³), 41 t de floculant (50 m³), 22 t de solution alcaline (50 m³), 1 cuve vide de soude (NaOH, 50 m³) et 2 à 3 000 l de NaOH (50 m³)
  • 5 ont été endommagées par les flammes : 43 t de chlorure ferrique (FeCl3, 50 m³), 50 t de HCl (50 m³), 30 t de formaldéhyde (formol, CH2O, 30 m³), 30 m³ de NaOH (50 m³), 30 m³ d’hypochlorite de sodium (eau de Javel ou NaClO, 40 m³)
  • 3 cuves de NaOH sont intactes : 36 m³ (50 m³), 1 vide (50 m³), 8 m³ (50 m³)

La surchauffe d’une épingle de réchauffage dans une cuve de NaOH vide pendant plusieurs heures est à l’origine du sinistre, sans que la détection de niveau bas de produit ne coupe son alimentation. La puissance de chauffe a été suffisante pour ramollir, faire fondre puis enflammer le polyéthylène (PEHD) de la cuve. Le matériau des autres cuves, et non les produits stockés, a servi de combustible pour alimenter l’incendie. L’étude de dangers du site ne mentionne aucun scénario d’incendie sur la zone de stockage des acides et bases en raison du manque de connaissances dans ce domaine. La remise en fonctionnement des installations est subordonnée à une nouvelle étude de dangers. L’exploitant déconnecte les dispositifs de réchauffage des cuves sur tous ses sites en France, puis met en place les mesures préventives suivantes pour les 300 sites du groupe dans le monde :

  • Pas de dispositif de réchauffage sur les cuves stockant des produits ne justifiant pas ce besoin, ou quand il se limite à un cordon traceur sur la vanne en pied de cuve
  • Utilisation préférentielle de cuve en acier ou en inox, avec réchauffage électrique ou eau chaude
  • Les nouvelles cuves en plastique ne sont réchauffées que par eau chaude
  • La puissance électrique maximale du système de réchauffage ne doit pas permettre d’enflammer une cuve en matière plastique
  • La fiabilité de la régulation des systèmes de réchauffage des cuves en plastique existantes doit être renforcée