Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite de chlore (Cl2) a lieu lors du dépotage de 4 wagons de Cl2 liquide dans une papeterie à la suite du dysfonctionnement de la tour de neutralisation des effluents chlorés résiduels de l’installation. Selon son constructeur, son rendement aurait ainsi été ramené à 10 % du nominal après rupture, au niveau d’une soudure bout à bout, de la tuyauterie interne en PVC alimentant en soude la rampe d’aspersion de la tour. La défaillance d’un capteur, situé à côté de l’évent de la colonne et réglé pour déclencher une alarme pour une concentration en Cl2 supérieure à 15 mg/m³, a par ailleurs retardé de plusieurs minutes l’arrêt du transfert Cl2 et la mise en sécurité des installations. L’effluent rejeté par l’évent durant quelques minutes contient alors 5 à 6 kg de Cl2 gazeux. Le nuage toxique de 5 à 6 m de diamètre qui se forme et qui reste visible durant 3 à 4 min, dérive en direction d’une nouvelle unité de fabrication de pâte à papier en construction, incommodant une quarantaine de personnes. L’une d’elles située à 60 m du lieu du dépotage sera sérieusement intoxiquée, 15 autres resteront quelques heures sous surveillance médicale. L’accident a été aggravé non seulement par la défaillance d’un dispositif de sécurité matériel, mais également par des réactions inadaptées de l’opérateur qui poursuit le dépotage en notant qu’aucun témoin d’alarme n’était allumé, après avoir été informé des premières odeurs de Cl2 détectées par certains salariés. De même, lors de la mise en sécurité des installations après constat d’un rejet toxique au niveau de la tour, l’alerte Cl2 permettant d’activer le Plan d’Opération Interne (POI) n’est pas donnée. Les installations sont en sécurité et les conséquences de l’accident sont sous-estimées. La présence de plusieurs victimes semble ensuite être ignorée dans un premier temps, l’alerte n’étant donnée que plus d’une heure après le début de l’accident. L’Inspection des installations classées constate les faits. De nouvelles consignes et plusieurs mesures techniques ou organisationnelles sont mises en place : 2ème détecteur déclenchant automatiquement un circuit de secours soude et la sirène POI en cas de rejet de Cl2, surveillance permanente de la quantité et de la concentration de la soude utilisée dans l’installation de neutralisation, ainsi que du bon fonctionnement de la rampe de pulvérisation, enregistrement des données des capteurs, périmètre de sécurité autour de l’atelier et du stockage de Cl2.